Les célèbres cerisiers de Washington connaissent une floraison hâtive au terme d’un hiver très doux. Ils n’ont fleuri plus tôt qu’une seule fois depuis qu’on note la date, il y a plus d’un siècle.

« LES BOURGEONS ÉCLATENT ! LES BOURGEONS ÉCLATENT ! LES BOURGEONS ÉCLATENT ! », a claironné dimanche le Service des parcs nationaux dans un communiqué.

« La floraison des cerisiers est à son apogée et elle fait une couronne de magnifiques fleurs blanches et roses tout autour du Tidal Basin », annonce le Service des parcs nationaux en parlant de ce réservoir – rempli par le fleuve Potomac, juste à côté – autour duquel s’élèvent de grands monuments historiques. « Quel splendide spectacle printanier ! Venez profiter de cette beauté. »

Chaque printemps, plus de 1,5 million de personnes se rendent au Tidal Basin pour admirer les centaines d’arbres à fleurs japonais durant les quelques jours où ils se parent de leurs couleurs, généralement à la fin de mars.

PHOTO AL DRAGO, THE NEW YORK TIMES

Il y a 3800 cerisiers sur les rives du Tidal Basin, autour duquel se trouvent l’Esplanade nationale et les monuments aux présidents Thomas Jefferson (ci-dessus) et Franklin D. Roosevelt, et à Martin Luther King.

Le Service des parcs avait d’abord prédit que les cerisiers de Washington atteindraient leur pleine floraison samedi prochain. Mais après un hiver exceptionnellement chaud, la floraison s’est faite avec une semaine d’avance.

Selon le Service des parcs, les fleurs éclosent généralement entre la dernière semaine de mars et la première semaine d’avril. Par convention, le service des Parcs définit l’apogée de la floraison comme le moment où 70 % des bourgeons ont éclaté.

Mais la nature n’écoute pas toujours les autorités américaines.

Des températures plus chaudes ou plus fraîches que la normale ont souvent fait varier la date de floraison au fil des ans. L’apogée la plus précoce depuis 1921 – la première année du registre – a été atteinte en 1990, le 15 mars, et la plus tardive, le 18 avril 1958. Cette année-là, 30 cm de neige étaient tombés le 21 mars à Washington, selon les données du service météorologique national américain.

PHOTO AL DRAGO, THE NEW YORK TIMES

Un cerisier en fleurs sur une rive du Tidal Basin à Washington, mardi

Cette année, les températures ont été supérieures à la moyenne en janvier, en février et en mars, favorisant une floraison au deuxième rang des plus précoces, à égalité avec celle du 17 mars 2000.

Cycle de floraison

À la fin de l’hiver, les horticulteurs du Service des parcs scrutent et consignent avec précision l’évolution des bourgeons à mesure qu’ils se développent, éclatent et laissent s’épanouir les belles et éphémères fleurs des cerisiers. La fiducie responsable d’entretenir l’Esplanade nationale a installé une caméra qui permet de suivre le cycle de floraison et qui capte au passage la déambulation apaisée des visiteurs le long des allées ensoleillées, sous les branches chargées de fleurs.

PHOTO AL DRAGO, THE NEW YORK TIMES

Chaque printemps, plus de 1,5 million de personnes se rendent au Tidal Basin pour admirer les centaines d’arbres à fleurs japonais durant les quelques jours où ils se parent de leurs couleurs, généralement à la fin de mars.

Cette attention n’est guère surprenante : la floraison des cerisiers est courte, et il faut profiter des rares jours où on peut l’admirer dans toute sa splendeur. Les arbres fleurissent généralement quelques jours, mais le temps frais peut la prolonger. La pluie ou le vent peuvent y mettre un terme brutal. Une gelée tardive peut même empêcher les arbres de fleurir, note le Service des parcs.

Sur les réseaux sociaux, où les cerisiers en fleurs sont très populaires, les visiteurs échangent sur leur espoir d’arriver à Washington à temps, puisque plusieurs prévoyaient y aller à la date attendue du 23 mars.

Le Service des parcs a annoncé la semaine dernière qu’environ 140 cerisiers seraient abattus au mois de mai en vue de la construction de digues plus hautes pour protéger la zone autour du monument à Thomas Jefferson. Il y a 3800 cerisiers autour du Tidal Basin et dans le parc West Potomac, juste à côté.

Cet article a été publié à l’origine dans le New York Times.

Lisez cet article dans sa version originale (en anglais ; abonnement requis)