La catastrophe écologique dans le golfe du Mexique pourrait avoir des conséquences dans les règlements de l'industrie pétrolière dans l'Arctique canadien.

Les pétrolières ont jusqu'à aujourd'hui pour s'expliquer à l'Office national de l'énergie (ONE), agence fédérale indépendante.

En octobre dernier, Imperial Oil a demandé un allègement des règles dans la mer de Beaufort, dans l'Arctique. Comme plusieurs autres sociétés, elle ne veut pas devoir forer un puits de secours de façon préventive, au cours de la même saison que la construction du puits régulier.

La loi actuelle impose une telle mesure. Les puits de secours permettent de stopper une fuite en cas d'explosion. Leur construction n'est pas possible l'hiver dans l'Arctique. Ainsi, si une explosion devait survenir l'hiver, il faudrait attendre plusieurs mois avant de pouvoir intervenir en forant un autre puits. D'où la mesure voulant qu'un tel puits soit construit peu après le régulier.

Or, les entreprises allèguent que ces puits ne sont pas nécessaires, car il existe d'autres mesures préventives, comme des valves de sécurité. Elles allèguent aussi que, comme ces puits sont longs à construire, il serait impossible de les forer rapidement.

La semaine dernière, le Globe and Mail a révélé que Transocean et British Petroleum (BP) figurent parmi ces sociétés qui militent pour un règlement moins contraignant. Or, Transocean et BP sont respectivement propriétaire et exploitant de la plateforme qui a explosé dans le golfe du Mexique.

La valve de sécurité n'a pas réussi à prévenir l'explosion, et elle n'a pas pu être activée après coup. De plus, aucun puits de secours n'avait été foré. BP se prépare maintenant à en forer un. L'opération prendra de deux à quatre mois, pendant que la catastrophe écologique prend de l'ampleur chaque jour.

Il n'y a pas encore de forage dans l'Arctique canadien, mais plusieurs sociétés y ont investi des centaines de millions dans la recherche de gisements exploitables. En février, avant la catastrophe, l'ONE avait annoncé qu'elle examinerait sa politique de forage dans le Nord. Elle demande maintenant aux sociétés pétrolières de lui expliquer par écrit en quoi un allègement de la loi serait nécessaire.