Pour empêcher le pétrole de souiller les plages, des écolos ont trouvé une façon qui marche... au poil: ils lancent dans la mer des bouées faites de bas de nylon bourrés de cheveux et de fourrures d'animaux, sorte de barrière «naturelle» pour contenir le pétrole et l'empêcher de toucher terre.

La méthode est connue des Chinois depuis 3000 ans, dit Lisa Gautier, de l'organisme Matter of Trust (matteroftrust.org), établi à San Francisco, en Californie. «En ce moment, on utilise des produits fabriqués avec du pétrole pour combattre le pétrole», dit-elle, en faisant référence aux bouées de plastique. «On s'est demandé s'il n'y avait pas moyen de faire mieux.»

 

L'organisme a mis sur pied un réseau pour récolter tous les déchets capillaires que la planète internet voudra bien lui envoyer. Les donateurs - dont des salons de coiffure pour les grandes bêtes et des salons de toilettage pour les petites bêtes - qui s'inscrivent au programme Excess Access de l'organisme reçoivent l'adresse d'un des 15 entrepôts prêts à recevoir leur colis. Les adresses varient selon les jours, en fonction des besoins dans les états qui bordent le golfe du Mexique.

Les poils peuvent aussi servir à fabriquer de petits tapis pour éponger les berges souillées. Des champignons sont ensuite cultivés sur ces tapis gorgés de pétrole et prendront 12 semaines à en extraire les matières toxiques. Les tapis peuvent ensuite être compostés ou réutilisés. La méthode a été utilisée en 2007 quand un pétrolier a renversé quelque 220 000 litres dans la baie de San Francisco.