Le pétrole dans le golfe du Mexique s'étend sur un rayon de 200 miles (320 km) autour du puits défectueux et s'est divisé en milliers de petites nappes ou de galettes, a indiqué dimanche le commandant des garde-côtes américains, l'amiral Thad Allen.

Le pétrole «est répandu sur un rayon de 320 km autour de la tête de puits, d'où il fuit en ce moment, et il ne s'agit pas d'une nappe monolithique», a expliqué l'amiral, chargé de coordonner les opérations du gouvernement, sur la chaîne de télévision ABC.

«Il s'agit littéralement de centaines de milliers de petites nappes», a-t-il ajouté au cours de l'émission dominicale «This week», expliquant que ces rubans épars de pétrole flottant à la surface du golfe compliquaient la tâche consistant à tenter d'empêcher le brut de toucher les côtes.

«C'est une guerre insidieuse, car (le pétrole) attaque quatre États l'un après l'autre et arrive de plusieurs directions en fonction de la météo», a expliqué l'amiral. Les États américains touchés sont la Louisiane, et dans une moindre mesure le Mississippi, l'Alabama et la Floride.

Sur la chaîne CBS, l'amiral Allen s'est refusé à donner une estimation du pourcentage de pétrole récupéré à la source de la fuite par l'entonnoir installé jeudi soir par le groupe BP, expliquant que ces chiffres étaient encore à l'étude.

Le directeur général de BP a annoncé dimanche qu'environ 10 000 barils de pétrole, soit 1,6 million de litres, étaient récupérés quotidiennement grâce à l'entonnoir. On ignore quelle quantité fuit chaque jour du puits depuis l'explosion le 20 avril puis le naufrage deux jours plus tard de la plateforme Deepwater Horizon, exploitée par BP. Les estimations sont comprises entre 2 et 3 millions de litres par jour.

Quelle que soit la quantité captée, a souligné l'amiral Allen, du pétrole continuera de fuir dans l'océan jusqu'à ce que soit installé un puits de secours, courant août.

Les autorités auront à gérer le problème au moins jusqu'en automne, avec «des impacts écologiques à long terme», a-t-il dit. «Il va y avoir du pétrole pendant des mois», a averti l'amiral Allen, jugeant que «cette marée noire prend tout le monde en otage».