La France est favorable à l'offre de dialogue du président afghan Hamid Karzaï aux talibans, tout en estimant qu'il faut nouer des contacts avec les «nationalistes» mais exclure les «partisans du jihad», a déclaré mercredi le chef de la diplomatie Bernard Kouchner.

Interrogé sur la chaîne française i-Télé pour savoir s'il faut négocier avec les talibans, M. Kouchner a répondu : «oui».«Ce que dit le président Karzaï, c'est qu'il y a des talibans nationalistes, avec lesquelles toutes les familles afghanes ont des contacts, qui doivent se présenter à la négociation -et localement cela a déjà été fait-, et que quelque chose s'arrange entre Afghans», a expliqué le ministre.

M. Kouchner a toutefois ajouté que «ce que veut dire le président Karzaï, même s'il en appelle au mollah Omar, c'est que localement dans les régions il faut nouer des contacts».

«Il y a d'autres talibans, partisans du jihad global, de l'insurrection généralisée au nom de l'extrémisme et au nom de l'assassinat : regardez le dernier assassinat au Pakistan devant l'hôtel Marriott, c'est quand même effrayant et ignoble», a souligné le ministre. «Ceux-là, on ne peut pas parler avec eux, on les combat», a-t-il précisé.

M. Karzaï a annoncé mardi qu'il avait demandé au mollah Omar, en fuite depuis le renversement du régime taliban en 2001, de «revenir en Afghanistan pour participer à la reconstruction du pays».

Il a annoncé aussi avoir demandé l'aide de l'Arabie saoudite pour engager des négociations avec les talibans, qui mènent une insurrection meurtrière contre son gouvernement et les forces internationales qui l'appuient.