La police russe a arrêté mercredi à l'aéroport de Saint-Pétersbourg un homme qui avait tenté de détourner vers la France un avion transportant des touristes en provenance de la ville balnéaire turque d'Antalya, a annoncé le parquet.

«Un citoyen russe né en 1956 (...) qui se trouvait à bord du vol Antalya-Saint-Pétersbourg a annoncé qu'il voulait que l'avion fasse route vers Strasbourg», a déclaré à l'AFP Ekaterina Mirichova, porte-parole du parquet régional chargé des transports.

«Pour ce faire, il a transmis un mot au pilote, menaçant de faire exploser l'avion si sa demande n'était pas satisfaite, mais l'appareil a tout de même atterri à Saint-Pétersbourg et ce citoyen a été arrêté», a-t-elle poursuivi.

«Une enquête criminelle a été ouverte pour tentative de détournement d'avion», a précisé Mme Mirichova.

Des passagers ont démenti de précédentes informations selon lesquelles l'homme était ivre et avait été maîtrisé après s'être approché de la cabine de pilotage.

«Tout le vol a été calme», a déclaré le passager Oleg Kisselev. «Lorsque nous avons atterri, ils nous ont demandé de rester assis. Des gens en uniforme, qui appartenaient probablement à la compagnie, et un des pilotes se sont approchés d'un passager assis à côté de moi», a-t-il raconté.

«Ils lui ont parlé de quelque chose et l'ont emmené. Tout était calme. Il n'a pas résisté, il n'a pas crié et n'a rien dit», a poursuivi le passager.

Les autorités aéroportuaires turques et la direction de Turkish Airlines avaient déclaré plus tôt que l'homme, apparemment ivre, avait dû être maîtrisé tandis qu'il se dirigeait vers la cabine de pilotage.

Des passagers ont dit n'avoir rien remarqué d'anormal jusqu'à l'atterrissage, lorsqu'ils ont vu des policiers en armes près de l'appareil et ont commencé à recevoir des appels téléphoniques de leurs proches.

«On nous a demandé de rester à nos places et nous avons regardé par les hublots et vu des policiers avec des armes automatiques», a déclaré Alexandra, une passagère qui a préféré taire son nom de famille.

Aucune explication n'a été donnée sur la raison pour laquelle l'homme avait choisi Strasbourg, ville de l'est de la France où se trouve la Cour européenne des droits de l'Homme qui a condamné à plusieurs reprises la Russie ces dernières années.