L'ancien leader du Ku Klux Klan (KKK), David Duke, interpellé vendredi après-midi à Prague, a été relâché dans la nuit et a quitté le pays pendant la journée de samedi, a annoncé la police.

«Il a reçu un visa de sortie. Il ne s'agit pas d'une extradition», a de son côté affirmé son avocate tchèque, Klara Slamova. Arrivé vendredi à Prague à l'invitation d'un groupe néo-nazi local, «Narodni Odpor» («Résistance Nationale»), l'Américain David Duke voulait prononcer trois conférences à Prague et à Brno (est) et présenter la traduction tchèque de l'un de ses livres.

Ce livre, intitulé en tchèque «Moje probuzeni» («Mon réveil») contient des passages niant l'Holocauste, a expliqué le porte-parole de la police, Jan Mikulovsky.

Selon lui, David Duke, 59 ans, a été inculpé de «soutien d'un mouvement visant à opprimer les droits de l'Homme et les libertés fondamentales». Après son interpellation dans le restaurant «Aigle Noir» dans le vieux Prague, il a été interrogé pendant plusieurs heures, dans un commissariat de Prague.

Citée par l'agence CTK, l'avocate Klara Slamova, a indiqué qu'elle allait porter plainte contre les policiers pragois.

«Je ne connais pas précisément les raisons de son interpellation, mais il s'agit de quelqu'un qui nie l'Holocauste, l'existence des chambres à gaz et l'utilisation du cyclon-B... et c'est un crime dans notre pays», a de son côté déclaré le ministre tchèque en charge des droits de l'Homme, Michael Kocab.

Le gouvernement tchèque démissionnaire a décidé cette semaine de développer la lutte contre l'extrêmisme après l'agression violente d'une famille rom qui a fait trois blessés, dont une fillette de deux ans, dans le nord-est du pays.

«Il y a un assez grand racisme latent dont on ne parle du tout», a déclaré le premier ministre Mirek Topolanek en annonçant de prochaines «mesures concrètes» à l'issue de la réunion ministérielle hebdomadaire.