Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé lundi que la burqa, «signe d'asservissement» de la femme, n'était «pas la bienvenue» en France, dans un discours devant les sénateurs et députés réunis en Congrès à Versailles, près de Paris.

La burqa, voile intégral porté surtout en Afghanistan, «n'est pas un signe religieux, c'est un signe d'asservissement, c'est un signe d'abaissement» de la femme, a affirmé M. Sarkozy, alors que le gouvernement n'exclut pas une future loi pour réglementer voire interdire le port du voile intégral en France.

«Je veux le dire solennellement. La burqa ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République française», a dit le président.

«Nous ne pouvons pas accepter dans notre pays des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité. Ce n'est pas l'idée que la République française se fait de la dignité de la femme», a-t-il ajouté.

Il s'est prononcé en faveur d'une commission d'enquête sur le port du voile intégral en France, demandée par une soixantaine de députés, une démarche qui a déclenché une nouvelle polémique en France sur la laïcité, un sujet extrêmement sensible dans le pays.

«Le parlement a souhaité se saisir de cette question, c'est la meilleure façon de procéder, il faut qu'il y ait un débat et que tous les points de vue s'expriment», a-t-il ajouté.

«La laïcité, ce n'est pas le refus de toutes les religions. C'est un principe de neutralité et de respect», avait auparavant affirmé M. Sarkozy.

«Nous ne devons pas nous tromper de combat; dans la République la religion musulmane doit être autant respectée que les autres religions», avait-il tenu à souligner.