Le gouvernement tchèque a protesté mardi à Prague contre la décision du Canada de réimposer des visas d'entrées pour ses ressortissants en annonçant à son tour la mise en place de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques canadiens.

«Le ministère des Affaires étrangères va introduire des visas pour tous les détenteurs de passeports diplomatique canadiens (...) et rappeler son ambassadeur au Canada pour des consultations», a déclaré le premier ministre Jan Fischer à la presse.

 

Face à la décision «incorrecte» des Canadiens, les Tchèques veulent s'efforcer de faire jouer «la clause de solidarité» pour que tous les pays européens introduisent des visas pour les Canadiens, a-t-il dit.

 

M. Fisher a indiqué qu'il comptait discuter du dossier avec le président de la Commission européenne Jose Barroso mardi ou mercredi. La clause de solidarité représente le seul moyen réel d'action des Tchèques, du fait des législations locales et européennes, a-t-il expliqué.

 

Le gouvernement canadien a annoncé lundi le retour des visas d'entrée pour les ressortissants de la République tchèque -mais aussi du Mexique- afin d'endiguer l'explosion des demandes d'asiles émises par des citoyens de ces pays. Cette mesure, qui doit entrer en vigueur mercredi vise à mieux vérifier l'authenticité des demandes d'asiles, alors que trop souvent, elles cachent en fait des immigrations économiques.

 

Depuis la levée en octobre 2007 de l'obligation de visa pour les Tchèques, près de 3 000 demandes d'asile ont été présentées par des ressortissants de ce pays, contre moins de cinq en 2006, selon Ottawa.

 

Selon des médias tchèques et canadiens, la grande majorité de ces demandes émane de Tziganes fuyant la montée de l'extrémisme dans cet ancien pays communiste où les manifestations anti-roms menées par des néo-nazis ont augmenté ces derniers mois. Les autorités tchèques assurent de leur côté que les motifs de ces demandes sont avant tout économiques.

 

Au Canada, le statut de réfugiés est normalement réservé aux personnes ayant quitté leur pays par peur de persécution raciale, religieuse, politique ou ethnique.