Un lycéen allemand armé de couteaux, d'une hache et de cocktails molotov, a blessé dix personnes jeudi dont deux grièvement dans son établissement d'Ansbach (sud), avant d'être neutralisé par balles par la police.

Ce «coup de folie tragique», comme l'a qualifié le ministre régional de l'Intérieur de Bavière Joachim Herrmann, a ravivé en Allemagne le souvenir d'une précédente explosion de violence en milieu scolaire, qui avait fait 16 morts il y a six mois.

À Ansbach, près de Nuremberg, deux lycéennes ont été grièvement blessées lors de cette attaque survenue vers 2h30 HAE, en ce troisième jour d'école après la fin des vacances d'été.

L'une a été blessée au crâne avec une hache ou un couteau. Les médecins considèrent que le pronostic vital est réservé, a indiqué un porte-parole de la police lors d'une conférence de presse. L'autre adolescente souffre de brûlures.

L'agresseur présumé, un jeune homme de 18 ans inconnu des services de police, a été touché par cinq balles tirées par les forces de l'ordre, environ dix minutes après le début du drame. Il se trouvait jeudi à l'hôpital dans un état grave, mais ses jours n'étaient pas en danger.

Sept autres lycéens ainsi qu'un enseignant ont été plus légèrement blessés.

L'alerte a été donnée au moment où le jeune agresseur présumé, lui-même élève dans ce lycée, a allumé un cocktail Molotov au sein de son établissement.

Arrivé sur les lieux, la police a croisé dans les couloirs du lycée «un jeune suspect armé, muni de deux couteaux, d'une hache et d'autres cocktails Molotov», selon M. Herrmann. Comme le jeune homme les menaçait, les policiers ont ouvert le feu.

Ses motivations étaient encore inconnues jeudi. «Il a été opéré et n'a donc pas pu être interrogé pour le moment», a précisé un porte-parole de la police, Udo Dreher. Les enquêteurs ne disposaient d'aucune information sur les éventuelles relations entre l'agresseur et ses victimes.

Le lycée a été entièrement évacué afin que la police puisse rechercher d'autres armes ou explosifs éventuels. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour venir en aide aux élèves particulièrement choqués.

Ce drame, qui faisait jeudi les gros titres de la presse en ligne et des télévisions d'information en continu, a ravivé en Allemagne le souvenir encore très vif de la tuerie survenue dans un établissement scolaire de Winnenden, près de Stuttgart, le 11 mars.

Ce jour-là, Tim Kretschmer, 17 ans, amateur de jeux vidéo violents, avait abattu dans son ancien collège neuf collégiens et trois enseignantes, puis trois passants, avant de se suicider.

Comme la tuerie dans un lycée à Erfurt en avril 2002 - qui fit 17 morts, dont le tueur de 19 ans - ce drame avait provoqué un immense choc dans l'opinion publique allemande, et provoqué un débat sur la manière de mieux prévenir de telles explosions de violence.