La chancelière allemande Angela Merkel, qui a jusqu'ici protégé à l'extrême sa vie privée, reconnaît dans un entretien publié une semaine avant les élections législatives qu'elle ne pourrait pas assumer ses fonctions sans le soutien de son mari.

«Je ne pourrais absolument pas faire ce travail sans lui», a-t-elle souligné dans le quotidien de centre-droit Die Welt à paraître dimanche. «En tant qu'épouse, je suis très fière qu'il soit un scientifique de renom et à l'inverse il me soutient évidemment, même si ce n'est pas toujours en public», a ajouté celle qui fait figure de grande favorite pour les élections du 27 septembre.

Remariée au chimiste de renom Joachim Sauer, Angela Merkel, 55 ans n'a quasiment jamais fait aucune déclaration sur son époux.

Elle ne s'affiche que très rarement à ses côtés, à l'exception notable de la traditionnelle journée d'ouverture du festival wagnérien de Bayreuth.

Cette rare apparition publique de ce chimiste de renom, avec qui elle n'a pas d'enfants, lui a d'ailleurs valu le surnom de «fantôme de l'opéra». Le président français Nicolas Sarkozy l'avait en outre un jour appelé «Monsieur Merkel» alors que la chancelière a gardé le nom de son premier époux.

Depuis l'accession de son épouse à la chancellerie en 2005, Joachim Sauer, 60 ans, n'a jamais accordé la moindre interview à la presse. Il n'était même pas présent au Bundestag lorsque Angela Merkel avait été désignée chancelière par les députés le 22 novembre 2005.

Alors que l'Allemagne s'apprête à célébrer les 20 ans de la chute du Mur de Berlin le 9 novembre, Angela Merkel, qui a grandi en RDA, a indiqué avoir décidé de profiter des «nouvelles opportunités» qui s'offraient à elle et son époux lors de l'effondrement de la dictature communiste.

 «Il s'est décidé à poursuivre ses recherches scientifiques avec des appareils modernes, de bons ordinateurs et des contacts internationaux», a-t-elle expliqué.

«Et je me suis réjouie de faire mes premiers pas en politique», a ajouté cette physicienne de formation qui fut, pour ses premières responsabilités politiques, porte-parole adjointe du premier et dernier gouvernement désigné démocratiquement de RDA.