Un salarié de France Télécom s'est suicidé lundi matin dans l'est de la France, ce qui porte à vingt-quatre le nombre d'employés qui se sont donné la mort pour des raisons au moins en partie liées aux relations de travail au sein du géant des télécommunications.

Âgé de 51 ans, cet employé travaillant au sein d'une centrale d'appel à Annecy (est) s'est jeté du haut d'un viaduc surplombant une autoroute, a-t-on appris auprès de la préfecture du département de Haute-Savoie. Marié et père de deux enfants, il avait laissé dans sa voiture «une lettre à l'attention de son épouse dans laquelle il explique que c'est le climat au sein de son entreprise qui a rendu propice le passage à l'acte», a-t-on précisé de même source.

Ce suicide a été confirmé dans l'après-midi par France Télécom, dont le PDG Didier Lombard devait se rendre «immédiatement sur place», à Annecy, a précisé le groupe.

Ce suicide est le 24ème depuis février 2008 au sein de France Télécom, une série qui a provoqué une vive émotion au sein du groupe et l'intervention de l'État, actionnaire principal, dans la gestion du dossier.

Les syndicats ont vivement réagi lundi à ce suicide en dénonçant les conditions de travail dans cette centrale téléphonique de l'agglomération d'Annecy.

«C'est honteux. Il travaillait sur un plateau qui était connu depuis longtemps pour être invivable, il y avait une vraie indifférence, aucune humanité, on ne parlait que de chiffres, les salariés étaient de la chair à pâté», a réagi Patrice Diochet, de la CFTC (syndicat chrétien).

«Une semaine après le début de la négociation sur le stress au travail, on pensait que les managers auraient compris», a ajouté M. Diochet.

À la mi-septembre le PDG avait promis de changer certaines méthodes de management, d'agir en coordination avec les syndicats et d'enrayer la «spirale infernale» des suicides, sous la pression du gouvernement français.