L'Union européenne a menacé mardi le Canada de réintroduire à la fin de l'année une obligation de visas pour ses diplomates si le pays ne revenait pas sur sa décision controversée d'imposer des visas aux Tchèques.

«La Commission européenne appelle le Canada à présenter dans un proche avenir un calendrier de mesures à prendre en vue de lever l'obligation de visas pour les citoyens tchèques» qui veulent entrer sur son territoire, a indiqué l'exécutif européen dans un communiqué. «Si ces mesures ne sont pas appliquées de manière satisfaisante d'ici la fin de 2009, la Commission va recommander d'imposer ou de réimposer une obligation de visas pour certains citoyens canadiens, à savoir les détenteurs de passeports diplomatiques», a-t-il ajouté.

La Commission a demandé que «soit mis fin le plus tôt possible à cette situation hautement regrettable».

Le Canada a décidé l'été dernier de rétablir l'obligation des visas d'entrée sur son sol pour les ressortissants de République tchèque et du Mexique afin, selon les autorités, d'endiguer l'explosion des demandes d'asile faites par des citoyens de ces pays. Et particulièrement des membres de la minorité Rom de République tchèque.

Une clause de solidarité au sein de l'UE donne, en pareil cas, la possibilité à tous les États européens d'imposer en rétorsion aux ressortissants canadiens un visa pour venir en Europe. Mais il n'y a pas d'automaticité et la procédure passe d'abord par une recommandation de la Commission.

Depuis la levée en octobre 2007 de l'obligation de visa pour la République tchèque, près de 3000 demandes d'asile ont été présentées par des ressortissants de ce pays, contre moins de cinq en 2006, selon Ottawa.

Selon des médias tchèques et canadiens, la grande majorité de ces demandes émane de Tziganes fuyant la montée de l'extrémisme dans cet ancien pays communiste où les manifestations anti-roms menées par des néo-nazis ont augmenté ces derniers mois.