Le président du groupe UMP (majorité de droite) à l'Assemblée nationale française a annoncé mardi le dépôt en janvier d'une proposition de loi visant à interdire d'avoir le visage totalement couvert dans l'espace public, ce qui revient de fait à proscrire la burqa.

La proposition de loi sera déposée sur le bureau de l'Assemblée dans la première moitié du mois de janvier, avant que la mission parlementaire sur le port du voile intégral, qui vient d'achever ses auditions, n'ait remis officiellement ses conclusions, a déclaré Jean-François Copé. Le texte de loi devrait porter sur le maintien de l'ordre public en stipulant qu'aucune personne, hors circonstances exceptionnelles (climat, carnaval...), ne peut évoluer dans l'espace public - une formule plus large que les «lieux publics» - le visage entièrement recouvert.

Pour des raisons juridiques et pour ne pas apparaître discriminatoire, la proposition de loi ne porte donc pas exclusivement sur l'interdiction du port du voile intégral dans l'espace public, mais elle l'inclut de fait.

En raison du calendrier législatif chargé, les textes ne devraient pas être débattus à l'Assemblée nationale avant les élections régionales prévues en France les 14 et 21 mars, a ajouté M. Copé.

Mi-décembre, le ministre français de l'Intérieur Brice Hortefeux, également chargé des cultes, avait estimé nécessaire d'interdire le voile islamique intégral dans les services publics, y compris par la loi. Il avait indiqué  qu'environ 1.900 femmes portaient le voile intégral sur l'ensemble du territoire français, «soit quelque trois cas pour 100.000 habitants».

En France, d'autres responsables politiques, de droite comme de gauche, ont émis des doutes sur l'opportunité de légiférer.

De son côté, le président Nicolas Sarkozy a estimé à plusieurs reprises que la France était un pays «où il n'y a pas de place pour la burqa», synonyme selon lui de l'«asservissement de la femme».