Le président français Nicolas Sarkozy, dont le projet de «taxe carbone» avait été censuré par le Conseil constitutionnel fin décembre, a promis mardi une nouvelle mouture d'ici juillet de cette mesure fiscale présentée comme emblématique de son engagement pour le climat.

Le nouveau dispositif fera l'objet d'une communication du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo le 20 janvier en conseil des ministres, avant «plusieurs semaines» de «concertation» avec les «acteurs concernés», dont les industriels, a précisé le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. Alors que la taxe carbone n'est guère populaire et fait débat jusque dans les rangs de la majorité, le projet de loi ne sera transmis au parlement qu'après les élections régionales de mars, qui s'annoncent difficiles pour la droite.

Le président français avait subi un revers cinglant le 29 décembre avec la censure par le Conseil constitutionnel de la taxe carbone, à deux jours de son entrée en vigueur.

Les Français devaient commencer le 1er janvier à payer cette taxe destinée avant tout à modifier leurs habitudes de consommation, en les incitant à se tourner vers les énergies les moins polluantes. La mesure devait par exemple se traduire par une hausse de 4 centimes d'euro du litre d'essence.

Inspirée d'un modèle suédois opérationnel depuis 18 ans, cette réforme avait suscité des critiques de la part de l'opposition qui y voyait une taxe «injuste», tandis que beaucoup au sein de la majorité de droite en redoutaient les effets électoraux. Les écologistes en avaient, de leur côté, critiqué le manque d'ambition.

Deux semaines après l'échec du sommet de Copenhague, cette «révolution fiscale», selon les termes de Nicolas Sarkozy, se voulait aussi la démonstration que la France et son président restent à la pointe du combat pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le Conseil constitutionnel a censuré la taxe carbone au motif d'une rupture d'égalité devant l'impôt, une exonération étant prévue pour un millier d'entreprises industrielles les plus polluantes.

Le gouvernement tente désormais de trouver le moyen de taxer les industries les plus polluantes, tout en préservant leur compétitivité.