L'économie russe, après avoir affiché des années durant des taux de croissance enviables, a subi en 2009 une spectaculaire descente aux enfers avec un PIB en chute de près de 8%, du jamais vu depuis 1994, signal que le pays doit s'atteler d'urgence à des réformes.

Selon des chiffres provisoires publiés lundi par l'agence russe des statistiques Rosstat, la Russie a vu son Produit intérieur brut (PIB) plonger de 7,9% en 2009. Une chute d'autant plus abrupte que le pays pouvait encore se vanter en 2008 d'un taux de croissance flatteur de 5,6%. Le chiffre de 2009 est néanmoins légèrement meilleur que ce qu'avait prévu le gouvernement: fin 2009 le premier ministre Vladimir Poutine avait estimé que la chute serait comprise entre 8,5 et 8,7%.

Il n'en reste pas moins que le pays n'avait plus connu une telle dégringolade depuis 1994, quand son PIB avait plongé de 12,7% par rapport à l'année précédente.

La Russie, dont l'économie repose essentiellement sur les ventes d'hydrocarbures (qui représentent 60% de ses exportations), a été durement ébranlée par la chute de leurs cours sur les marchés mondiaux.

Mais elle a aussi subi un assèchement des liquidités, qui a mis à genoux toute une série d'entreprises qui avaient bâti leur développement sur le recours au crédit, tous les secteurs d'activités étant touchés (contruction, hôtellerie, industries de transformation).

Ces derniers mois, le président russe Dmitri Medvedev a reconnu que son pays risquait de rester dans une impasse s'il ne diversifiait pas son économie pour que celle-ci ne soit plus aussi dépendante des hydrocarbures.

Mais de l'avis de nombreux analystes, ces appels en restent au stade de la rhétorique et peinent à être concrétisés.

D'autant que les autorités russes, encouragées par la remontée progressive en cours d'année des prix du pétrole, estiment que le pic de la crise est passé et que le pays a commencé à émerger de la récession au troisième trimestre.

Et pour 2010, le ministère russe du Développement économique table sur un retour à la croissance et une hausse de 3,1% du PIB.

Une embellie à laquelle veulent croire les agences de notation financière Standard and Poor's et Fitch, qui ont toutes deux relevé récemment la perspective du pays à «stable», contre «négative».

Pour Chris Weafer, analyste de la banque d'investissement moscovite Uralsib, «la croissance continue, l'inflation basse et le déclin des taux d'intérêt» observés ces derniers temps sont des éléments positifs, mais le pays reste vulnérable aux chocs extérieurs.