L'Italie, dont le cas était examiné à Genève par l'ONU mardi, connaît «une érosion progressive des droits de l'Homme, en particulier vis-à-vis des migrants et des minorités», a affirmé le porte-parole pour l'Italie de l'organisation Amnesty International, sur une radio locale.

Selon Riccardo Noury, interrogé par la radio Cnr, l'examen annuel de la situation dans la péninsule par le Conseil de l'ONU doit «être l'occasion de progrès substantiels concernant les obligations internationales de l'Italie en matière de droits de l'homme».

«Il y a une érosion progressive des droits de l'Homme, en particulier vis-à-vis des migrants, des minorités et de possibles demandeurs d'asile. Il y a des lois et pratiques préoccupantes», a-t-il affirmé.

«En particulier les dispositions du "paquet sécurité" (adopté l'an passé et instaurant le délit d'immigration clandestine, ndlr), la mise en oeuvre de l'accord entre Italie et Libye (pour l'interception et le renvoi des bateaux transportant des clandestins, ndlr), des mesures qui ont toutes à voir avec des citoyens étrangers, des migrants et de possibles titulaires du droit d'asile», a expliqué M. Noury.

Le porte-parole a jugé inquiétants «certains aspects de la législation antiterroriste, les normes Scajola (sur la régularisation des clandestins, ndlr)» et regretté l'absence d'une clause dans le code pénal prévoyant le crime de torture.

À Genève, le vice-ministre des Affaires étrangères Vincenzo Scotti a affirmé l'engagement de l'Italie à combattre le racisme et la xénophobie. «La stigmatisation de certains groupes ethniques ou sociaux reste un important sujet d'inquiétude pour le gouvernement et les autorités locales», a assuré ce responsable.

Les organisations humanitaires et de défense des immigrés en Italie ont vivement critiqué la gestion par les autorités d'émeutes à Rosarno, en Calabre (sud) début janvier.

Des habitants apparemment pilotés par la mafia locale, la 'Ndrangheta, avaient mené une «chasse au noir» contre des immigrés employés illégalement comme saisonniers agricoles. Le calme n'était revenu qu'après l'évacuation par les autorités de la plupart d'entre eux.