La droite du président Nicolas Sarkozy cherche à s'épargner l'humiliation d'une défaite totale face à l'opposition dimanche, au second tour des élections régionales en France, en brandissant l'un de ses thèmes favoris, l'insécurité, aux dernières heures de la campagne.

La droite du président Nicolas Sarkozy cherche à s'épargner l'humiliation d'une défaite totale face à l'opposition dimanche, au second tour des élections régionales en France, en brandissant l'un de ses thèmes favoris, l'insécurité, aux dernières heures de la campagne.

Le parti présidentiel UMP est sorti sonné d'un premier tour très largement dominé par les formations de gauche. Menacé par les divisions, affaibli par une crise de confiance à l'égard de Nicolas Sarkozy, il espère conserver au moins l'une des 22 régions de métropole (hors outre-mer), l'Alsace (est).

Face à la remontée de l'extrême droite et s'appuyant sur une actualité tragique -la mort d'un policier lors d'une fusillade impliquant des membres de l'ETA-, les dirigeants de la majorité ont resserré les rangs autour des questions de sécurité.

«À tous ceux que la violence inquiète, à tous ceux qui veulent faire reculer la peur, je leur demande de nous juger sur nos actes et de ne pas se disperser dans leurs votes», a lancé le premier ministre François Fillon, qui n'a cessé de chercher à mobiliser les abstentionnistes (53%), très nombreux à droite.

Le président Sarkozy s'est lui-même rendu jeudi sur les lieux des échanges de tirs qui ont provoqué mardi la mort du policier. Il a plaidé pour des peines de prison incompressibles de 30 ans contre les meurtriers de policiers et de gendarmes.

Au premier tour de scrutin, le parti de droite UMP et ses alliés (26%) avaient été devancés par les socialistes (29%), qui pourront compter au second tour sur le soutien des écologistes (12%) et de la gauche radicale (6%). Le parti d'extrême droite Front National (FN) a réalisé plus de 11%.

Ces résultats dessinent un rapport de force écrasant en faveur de la gauche. Elle est en mesure de gagner toutes les régions, si on inclut le Languedoc-Roussillon (sud), qui devrait rester dirigé par Georges Frêche, un dissident socialiste en rupture de parti pour cause de dérapages aux accents racistes et antisémites.

En incluant l'outre-mer, la gauche dirige déjà 24 des 26 régions françaises. Elle espère arracher dimanche la Corse (sud). Quant à l'Alsace, bastion de la droite où les sondages prédisent une issue très incertaine, elle pourrait devenir le symbole de ce deuxième tour.

Outre-mer, la droite aurait pourtant aussi une chance de s'imposer sur l'île de la Réunion, en profitant des divisions de la gauche.

La dirigeante socialiste Martine Aubry, qui fait déjà figure de grande gagnante de ces élections régionales, veut aussi en tirer des enseignements nationaux. À mi-parcours du mandat de Nicolas Sarkozy, cette victoire lui donne l'opportunité de se relancer dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012.

«Ce deuxième tour est décisif pour les Français (...) Il faut que, dimanche, le message soit renforcé pour que Nicolas Sarkozy change de politique», a-t-elle affirmé.

Nicolas Sarkozy est au plus bas dans les sondages de popularité. Les élus de droite doutent de sa ligne politique. Les rumeurs d'un large remaniement au lendemain du scrutin se font de plus en plus fortes.

Quant à la gauche, il lui manque toujours un projet cohérent pour le pays et un candidat pour la présidentielle de 2012.

Ce candidat sera désigné lors d'une primaire en 2011. Avec Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds monétaire international (FMI), Martine Aubry devrait faire partie dès dimanche soir des principaux prétendants à l'investiture.

Elle devrait aussi trouver sur sa route sa grande rivale, Ségolène Royal. L'ancienne adversaire malheureuse de Nicolas Sarkozy en 2007, qui devrait être réélue largement dans sa région de Poitou-Charentes (ouest), espère faire de ce succès local un tremplin pour une ambition nationale intacte.