Plusieurs grandes compagnies aériennes européennes ont effectué des vols tests ce week-end pour mesurer l'impact du nuage de cendres volcaniques islandais, estimant que les autorités de l'aviation civile avaient peut être surréagi.

Au 4e jour de fermeture des aéroports, la compagnie néerlandaise KLM qui a annoncé travailler en coopération avec la compagnie allemande Lufthansa, a fait état de neufs vols tests.

«Tous les vols sont bien rentrés à l'aéroport de Schiphol (près d'Amsterdam),» a déclaré Ellen van Ginkel, porte-parole de KLM.

KLM a effectué dimanche matin un vol test entre Amsterdam et Dusseldorf (Allemagne) pour mesurer l'impact sur ses avions du nuage de cendres actuellement au-dessus de l'Europe.

Un Boeing 737 avec un équipage de 20 personnes à bord a quitté l'aéroport de Schiphol, dimanche matin, et atterri sans encombres à Dusseldorf, en Allemagne, a déclaré une porte-parole de la compagnie, Joyce Veekman. Selon la compagnie, huit autres vols tests avaient été prévus, dimanche, entre 10 000 et 13 000 mètres.

Un autre vol test, effectué samedi dans l'espace aérien des Pays-Bas, avec des scientifiques à bord et le président de KLM, Peter Hartman, «s'est déroulé sans incidents et a confirmé que la qualité de l'atmosphère était satisfaisante», selon un communiqué.

Lufthansa a annoncé, elle, dix vols sans passagers effectués samedi de Francfort à Munich qui n'ont provoqué «aucun dommage».

«Il ne s'agissait pas de faire des tests mais, au passage, les appareils ont été analysés et ne présentent aucun dommage, pas la moindre égratignure sur le pare-brise du cockpit, le fuselage ou les moteurs», a souligné le porte-parole de la compagnie, Wolfgang Weber.

Les avions ont volé à différentes altitudes, entre 3 000 et 8 000 mètres, et «apparemment jusqu'à 8 000 mètres, il n'y a pas de cendres volcaniques».

La compagnie espère obtenir l'autorisation «aussi vite que possible» de reprendre ses opérations, au moins en partie.

Lufthansa et Air Berlin ont critiqué les autorités pour l'absence de calcul de la concentration de cendres volcaniques dans l'air alors que l'espace aérien devait rester fermé jusqu'à dimanche soir en Allemagne.

«La fermeture de l'espace aérien résulte uniquement des données d'une simulation informatique du Vulcanic Ash Advisory Center à Londres», a critiqué Joachim Hunold, patron de la deuxième compagnie allemande Air Berlin dans le Bild am Sonntag.

«En Allemagne, il n'y a même pas eu de ballon météo pour mesurer - si et combien - de cendres volcaniques se trouvent dans l'air» a ajouté M. Hunold.

«L'interdiction de voler, faite uniquement en se fondant sur des calculs informatiques, a entraîné des pertes de plusieurs milliards pour l'économie», a fait valoir un porte-parole de Lufthansa, Klaus Walter, au journal Bild.

«Nous demandons que des mesures fiables soient présentées avant que ne soit imposée une interdictions de voler», a-t-il dit.

Air France a également annoncé dimanche plusieurs vols sans passagers, destinés à mieux connaître l'impact du nuage de cendres volcaniques.

De leur côté, des scientifiques allemands ont prévu d'effectuer lundi un vol pour mesurer la concentration des particules dans l'air provenant des cendres volcaniques du nuage islandais, a annoncé dimanche le centre allemand d'aéronautique et d'astronautique (DLR) .

«Nous préparons un vol pour prendre des mesures jusqu'à 10 kilomètres d'altitude», soit plus haut que la plupart des avions de transport passagers, a indiqué Andreas Schütz, membre de ce centre à Oberpfaffenhofen (Bavière).

L'ensemble des données récoltées par les chercheurs seront immédiatement exploitées et transmises au service météorologique allemand, selon M. Schütz.

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