Une centaine de militants de l'opposition russe ont été interpellés samedi au cours de manifestations pour le respect de la liberté de rassemblement qui ont été dispersées par la police à Moscou et Saint-Pétersbourg, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ces manifestations organisées par différents mouvements d'opposition et des défenseurs des droits de l'homme ont lieu tous les 31 du mois, en vertu de l'article 31 de la Constitution russe qui garantit la droit de manifester.

Scandant des slogans comme «liberté», «honte» ou encore «Gouvernement démission», une centaine de manifestants se sont rassemblés sur la place Trioumfalnaïa de Moscou, sans autorisation car la place avait été réservée pour un show avec des voitures de course.

En près d'un an, l'opposition russe n'a jamais réussi à obtenir l'autorisation de manifester les 31 des mois à 31 jours, la place Trioumfalnaïa de Moscou où elle réclame le droit de se rassembler étant systématiquement réservée par la mairie à d'autres événements.

«Les autorités enfreignent la Constitution de toute part», a lancé Sergueï Oudaltsov, chef du Front de gauche, un mouvement d'extrême gauche. Il a immédiatement été interpellé. L'opposant russe Boris Nemtsov a aussi été entraîné dans un car des forces de l'ordre.

Des dizaines de cars de la police et plusieurs centaines de policiers étaient sur les lieux, mais en raison de la foule présente autour de la place ils ont mis près de deux heures à disperser les opposants. Trente-cinq ont été interpellés, selon la police.

Généralement, ces manifestations sont dispersées de manière violente en seulement quelques minutes.

Une dizaine de jeunes ont aussi réussi à bloquer le trottoir de la rue Tverskaïa pendant quelques minutes en se menottant entre eux. Ils ont tous été interpellés après que la police a cisaillé les liens des manifestants.

À Saint-Pétersbourg, près de 300 personnes se sont rassemblées sur la perspective Nevski. Une soixantaine d'entre elles ont été interpellées, a constaté une journaliste de l'AFP.

«Je suis venu parce que je veux avoir le droit dans mon pays d'exprimer ouvertement mes convictions», a expliqué un manifestant, Ilia Nikitine, 41 ans.