Les principaux pays européens sont sur leurs gardes, après l'appel à la vigilance adressé par les États-Unis aux Américains voyageant en Europe en raison des risques d'attentats, la plupart considérant toutefois qu'ils n'ont pas actuellement de raison de modifier leur dispositif d'alerte.

À Londres, le ministère britannique des Affaires étrangères a annoncé dimanche une révision de sa mise en garde aux Britanniques voyageant en France et en Allemagne, les avertissant d'une «forte menace terroriste», contre «normale» auparavant.

Le ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May, a estimé pour sa part la mise en garde américaine «conforme» à l'appréciation britannique. «Comme nous n'avons eu de cesse de le répéter, nous faisons face à une menace terroriste grave et réelle. Notre niveau d'alerte reste "grave", ce qui signifie qu'un attentat est très probable», a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Pour le ministère français des Affaires étrangères, les recommandations de vigilance américaines sont «en ligne» avec celles émises par la France à l'égard de sa propre population. «La menace terroriste en France demeurant élevée, le niveau d'alerte est maintenu inchangé, au niveau rouge», a rappelé le porte-parole du ministère Bernard Valero dans un communiqué.

Le ministère allemand de l'Intérieur a quant à lui estimé qu'il n'y a «pas lieu de modifier son évaluation des risques d'attentats», soulignant qu'il n'y a «toujours pas d'indications concrètes d'attentats imminents» en Allemagne.

Pour le président de la commission des Affaires intérieures au Bundestag, Wolfgang Bosbach, il n'y a «aucune raison de paniquer et aucune raison de renforcer fondamentalement les mesures de sécurité».

La Commission européenne «surveille» de son côté la situation. Selon un diplomate européen, la commissaire européenne aux affaires intérieures, Cecilia Malmstroen, a demandé aux autorités américaines de lui fournir plus de détails sur les raisons de cette alerte lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur européens jeudi à Luxembourg.

À Prague, le vice-ministre de l'Intérieur, Michal Moroz, a annoncé que la République tchèque a «pris des mesures préventives de sécurité», tout en soulignant que la police ne dispose pas d'informations selon lesquelles le pays devrait être la cible d'une attaque.

À Genève, «le Département fédéral des Affaires étrangères suit attentivement l'évolution de la situation».

Le ministère autrichien de l'Intérieur estime pour sa part la menace terroriste inchangée par rapport aux semaines et mois précédents. Les services de sécurité sont sur leurs gardes, mais n'ont eu vent d'aucun plan d'attentat contre des hôtels ou des sites touristiques, selon le chef du Service de protection de la Constitution et de lutte contre le terrorisme (BVT) Peter Gridling.

Washington a appelé dimanche les Américains qui voyagent en Europe à se montrer vigilants, notamment dans les lieux publics. «Les informations actuelles laissent penser qu'Al-Qaïda et des organisations affiliées continuent de préparer des attentats terroristes», a indiqué le Département d'État américain.