Aéroports fermés, trafic Eurostar perturbé, milliers de poids lourds bloqués sur des routes impraticables, une partie de l'Europe, de la Grande-Bretagne jusqu'à l'Italie, était paralysée mercredi par le froid et la neige qui ont fait une dizaine de morts ces dernières vingt-quatre heures dans l'est du continent.

La neige tombée encore abondance mercredi au Royaume-Uni a semé la pagaille dans les transports, à commencer par les trains Eurostar, qui ont accusé parfois jusqu'à 90 minutes de retard quand ils n'ont pas été annulés. Au total, un tiers du réseau ferré britannique a connu des perturbations.

L'aéroport de Gatwick, au sud de Londres, et celui d'Edimbourg, en Écosse, ont été fermés jusqu'à jeudi matin. Le London City Airport a dû annuler des vols, tandis que d'autres subissaient des retards.

Quelque 1500 écoles britanniques sont restées closes.

En Suisse, l'aéroport international de Genève a dû également interrompre son fonctionnement mercredi, et ce jusqu'à jeudi matin.

Il y a eu environ 25 accidents, qui ont fait quatre blessés légers, depuis mardi après-midi sur les routes suisses, la situation étant qualifiée d'«extrêmement difficile».

En Allemagne, 60 vols ont été annulés dans la matinée à l'aéroport international de Francfort à la suite notamment de la fermeture d'une piste à cause du vent.

En France, la Direction de l'aviation civile a demandé aux compagnies aériennes d'annuler jeudi respectivement 25% et 10% de leurs vols aux aéroports parisiens de Roissy et d'Orly.

La consommation d'électricité, très sensible au froid en raison de l'équipement important de la population française en appareils de chauffage électriques, devrait par ailleurs battre des records dans la soirée, au point de susciter des craintes de coupures en Bretagne (ouest).

Sur les routes, de fortes chutes de neige rendaient la situation très compliquée dans le centre. Ainsi, la circulation des poids lourds a dû être interdite dans les régions Auvergne et Rhône-Alpes - elle n'a de nouveau été autorisée dans la vallée du Rhône qu'en milieu de journée - et les transports scolaires ont été suspendus.

Conséquence, une dizaine de milliers de poids lourds ont été immobilisés dans la nuit de mardi à mercredi dans le centre-est et le sud-est de la France.

Tout le nord-ouest de l'Italie a été recouvert d'un épais manteau neigeux mercredi matin, ce qui a ralenti la circulation en ville, comme à Milan, et sur les autoroutes des régions de Lombardie, du Piémont et d'Emilie-Romagne.

Le centre de Venise était sous les eaux après une importante marée qui les a fait monter jusqu'à 111 cm. À Rome, le Tibre est aussi en crue à la suite des fortes pluies qui tombent sur la capitale et sa région.

En Albanie, le gouvernement a décrété l'état de «catastrophe naturelle» dans le nord, en proie depuis dimanche à des inondations: des centaines de maisons, des milliers d'hectares de terres agricoles, des routes et des voies ferrées ont été envahis par les eaux.

Plusieurs dizaines de routes secondaires restaient coupées dans le centre et le nord du Portugal pour la troisième journée consécutive.

En Espagne voisine, le froid et la neige continuaient à poser des problèmes, en particulier pour le transport scolaire, dans le nord et le centre.

En Pologne, la vague de froid a fait huit morts - la plupart de ces personnes étaient «sous l'emprise de l'alcool», selon la police -, en vingt-quatre heures, 15 au total en novembre. À Bialystok, dans l'est, les températures sont descendues jusqu'à -33°C.

Non loin de là, en Lituanie, deux sans-abri ont péri pendant le week-end.

En République tchèque, au moins trois personnes sont mortes de froid au cours des dernières 24 heures. D'importantes chutes de neige perturbaient toujours le trafic routier, entre autres sur la principale autoroute du pays (D1), théâtre de plusieurs graves accidents mercredi.

En Norvège, ce mois de novembre devrait rester dans les annales comme le plus froid depuis 1919, avec un écart de 3,57°C par rapport aux normales saisonnières.