Le chef du comité d'enquête russe, principal organe chargé des investigations criminelles, a réclamé jeudi l'instauration d'un fichier d'empreintes digitales et génétiques de tous les immigrés, sur fond de montée du racisme dans le pays.

«Il faut adopter un programme spécial du gouvernement pour établir un fichier complet des immigrés, incluant notamment une dactyloscopie et un enregistrement génétique», a déclaré ce responsable, Alexandre Bastrykine.

Selon lui, cette mesure vise à réduire le nombre de crimes commis par les étrangers, et par conséquence la montée des violences racistes dans le pays.

En 2010, environ 49 000 crimes et délits ont été commis par des ressortissants étrangers en Russie, a assuré M. Bastrykine. Selon le Comité d'enquête, à Moscou, 186 000 crimes et délits ont été recensés, dont 12 000 ont été commis par des étrangers.

M. Bastrykine juge que ces chiffres sont à l'origine de la montée des violences racistes.

«Disons le ouvertement : comme nous l'avons déjà dit à plusieurs reprises, dans la majorité des cas, un des facteurs jouant en faveur de «l'incitation à la haine raciale» est la criminalité des immigrés», a-t-il affirmé.

Entre 2009 et 2010, les crimes et délits à caractère «extrémiste» ont augmenté de 20%, à 656 cas, et ceux-ci sont en majorité liés à la «haine raciale», a-t-il dit.

Le racisme gagne du terrain en Russie depuis la chute de l'URSS.

Le bureau pour les droits de l'Homme, une ONG russe, a recensé entre janvier et novembre 2010 un total de 293 agressions violentes à caractère raciste, qui ont fait 41 morts et 293 blessés.

Des centaines de milliers de personnes du Caucase russe et d'Asie centrale viennent travailler dans les villes russes pour échapper à la misère dans leur région d'origine.

Depuis un rassemblement et des violences racistes le 11 décembre près du Kremlin, les autorités ont alterné les mises en garde aux extrémistes xénophobes, et les déclarations sur le nécessaire respect des us et coutumes de la population russe.