La quasi-totalité des services publics, dont les écoles et les hôpitaux, doit pouvoir être gérée par des entreprises privées et des fondations, a estimé le Premier ministre britannique David Cameron dans une tribune au quotidien Daily Telegraph, publiée lundi.

«Nous avons besoin d'un changement complet» dans les services publics, écrit M. Cameron dans sa une lettre adressée au quotidien proche des conservateurs et publiée lundi. «La poigne du contrôle de l'État doit être relâchée et le pouvoir confié aux gens», ajoute le Premier ministre conservateur, au pouvoir depuis mai 2010.

«Nous connaissons les dégâts provoqués par des services qui sont contrôlés de façon centralisée (...). Que ce soit les taux de survie au cancer, les résultats scolaires ou la criminalité, nous dérapons depuis trop longtemps face à des pays comparables» au Royaume-Uni, estime M. Cameron.

«Les services publics devraient être ouverts à des prestataires variés», telles que des entreprises privées et des organisations caritatives, poursuit-il.

«Bien sûr, il y a des secteurs, comme la sécurité nationale et la justice où cela ne peut pas se faire (...). Bien sûr, l'État aura encore un rôle crucial à jouer: s'assurer que les financements sont équitables, s'assurer que la concurrence est équitable, et s'assurer que chacun, quelque que soit sa fortune, ait un accès équitable» à ces services, insiste le Premier ministre.

Sa lettre précède la publication par le gouvernement, d'ici une quinzaine de jours selon le Daily Telegraph, d'«un livre blanc» sur «la réforme des services publics».

M. Cameron a expliqué que la démarche entrait dans son projet de «Big Society», visant à réduire le rôle de l'Etat dans un grand nombre de secteurs.

Dans cette optique, le gouvernement a déposé un projet de loi controversé de réforme du NHS, le service public de santé qui devra faire davantage appel au privé.

Le gouvernement de coalition composé des conservateurs et des libéraux-démocrates s'est fixé comme objectif de réduire la quasi-totalité du déficit public d'ici 2014-2015. Il a notamment amputé de nombreux ministères du quart de leur budget d'ici 2015.