Le prince Laurent, fils cadet du roi des Belges Albert II, a rencontré récemment des diplomates libyens anti-Kadhafi, menant une «diplomatie parallèle» qui embarrasse les responsables de la politique étrangère belge, a affirmé jeudi le journal La Libre Belgique.

«L'enfant terrible de la monarchie belge», 47 ans, est depuis une semaine au coeur d'une polémique pour avoir entrepris en mars un voyage en République démocratique du Congo (RDC), au nom de sa fondation de protection de l'environnement, malgré les injonctions du gouvernement belge et du Palais royal, qui lui avaient demandé, en vain, de reporter son déplacement.

Fait exceptionnel, le Palais a confirmé que le roi était outré par le comportement de son fils cadet. Le gouvernement menace par ailleurs de le priver de sa dotation annuelle de 300 000 euros s'il ne rentre pas dans le rang en se pliant aux règles de prudence associées à son titre de prince royal.

Le quotidien La Libre Belgique a lancé une nouvelle pierre dans le jardin du prince en révélant que Laurent avait cherché à monter des projets contre la désertification ou destinés à bâtir une raffinerie peu polluante avec l'un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avant de se fâcher avec lui et de perdre les fonds qu'il avait investis.

Toujours désireux d'implanter sa fondation en Libye, où des insurgés tentent depuis la mi-février de faire chuter le régime Kadhafi, le prince belge a rencontré la semaine dernière à Bruxelles deux diplomates libyens passés dans le camp des rebelles, à nouveau sans concertation avec le gouvernement ou le palais.

«Il ne se rend absolument pas compte de ce qu'il fait. On ne va pas essayer de le faire tomber (Kadhafi) par des moyens détournés. C'est très grave», a déclaré au journal un «expert» s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

«C'est fou, fou, fou! L'affairisme de Laurent le perdra», ajoute une autre source proche du dossier citée par le journal.

Le prince Laurent, face aux critiques, a ces derniers jours mis en cause un proche conseiller du roi et la «stupide presse flamande» pour expliquer ses déboires. Le Palais a décidé de ne pas commenter ces «affabulations».