Les États écrasés aujourd'hui par les problèmes budgétaires seraient bien avisés de s'inspirer du Canada pour se remettre sur le droit chemin et éviter d'être de nouveau aspirés dans la tourmente à l'avenir.

Tel est du moins l'avis du gouvernement canadien, qui se félicite avec insistance du fait que les mesures de régulation financière en place au moment de l'éclatement de la crise économique, en 2008, ont permis au pays de la traverser sans trop de heurts.

«En fait, je dirais que le Canada est le modèle de régulation financière à suivre pour l'ensemble de la planète», a déclaré il y a quelques jours le ministre d'État aux finances canadien, Ted Menzies, lors d'une rencontre de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) à Paris.

Le Canada, a-t-il rappelé à cette occasion, n'a pas été contraint de sauver de la faillite une seule banque, contrairement à plusieurs pays européens aujourd'hui écrasés par les dettes.

«Le but n'est pas de glousser, on ne voudrait pas faire ça. On ne veut pas se vanter», a assuré aujourd'hui M. Menzies en entrevue téléphonique à La Presse alors que les dirigeants du G8 se rencontraient pour faire le point sur la situation de l'économie mondiale.

Le premier ministre Stephen Harper devait insister encore une fois à cette occasion sur la nécessité pour les pays industrialisés d'assainir leurs finances.

L'intervention du Canada survient alors que l'inquiétude va croissant en Europe sur une possible restructuration de la dette publique de la Grèce, toujours mal en point malgré une importante aide financière. Une telle restructuration pourrait avoir un effet d'entraînement à travers le continent en frappant de plein fouet plusieurs institutions ayant lourdement investi dans les obligations grecques.

«Nous sommes préoccupés par la situation», souligne M. Davies, qui a assisté à une présentation du premier ministre grec, Georges Papandréou, lors de la rencontre de l'OCDE.

«Après avoir entendu M. Papandréou, je ne pense pas que les scénarios dramatiques que l'on entend vont se produire. Je tente d'être optimiste sans être irréaliste... Ils peuvent se sortir de là», relève le ministre d'État, qui affirme avoir trouvé une oreille attentive chez ses interlocuteurs.

«Notre système de régulation nous a sauvé. Je pense qu'il mérite d'être étudié sérieusement», souligne-t-il.