Les membres du mouvement populaire de protestation anti-austérité des «Indignés» qui campent depuis un mois et demi sur la place centrale d'Athènes en face du parlement ont refusé lundi de lever le camp malgré l'appel du maire de la capitale grecque à quitter les lieux.

Les «indignés», dont le mouvement s'inspire d'un mouvement éponyme en Espagne, ont indiqué qu'ils resteraient sur la place Syntagma jusqu'à ce que ceux qu'ils jugent responsable de la crise grecque -- hommes politiques, banquiers et experts internationaux -- partent également.

«Nous refusons d'obéir à des lois anticonstitutionnelles et injustes qui détruisent nos vies» a indiqué le groupe dans un communiqué diffusé aux médias lundi, critiquant une fois de plus la loi budgétaire pluri-annuelle votée récemment par le parlement, qui institue quatre années supplémentaires d'austérité en Grèce.

Soulignant que la constitution grecque reconnait le droit de réunion, ils ont accusé le maire de la ville Georges Kaminis d'avoir ignoré les brutalités policières lors des manifestations récentes à Athènes, où la place Syntagma a été noyée sous les gaz lacrymogènes.

Les indignés ont fortement mobilisé fin mai, lorsque des dizaines de milliers de sympathisants ont participé à des rassemblements qui se voulaient apolitiques et non violents dans le centre d'Athènes pour protester contre de nouvelles lois d'austérité demandées par les créanciers du pays pour poursuivre leur soutien financier.

Mais les dernières manifestations du 29 juin ont dégénéré en violences entre des groupes de manifestants extrêmement déterminés qui ont bombardé la police de divers projectiles, dont des bouts de marbre cassés, tandis que la police a noyé le centre d'Athènes sous les gaz lacrymogènes pour tenter d'étouffer la contestation.

Située devant le parlement, la place Syntagma et des bâtiments proches, dont deux hôtels de luxe, ont subi des dommages lors de violents incidents en marge de la manifestation du 29 juin.

Le maire souhaiterait rétablir en pleine période touristique l'image de la place Syntagma, où la relève de la garde présidentielle des Evzones, devant le parlement constitue une attraction prisée des visiteurs.