Les partisans de l'ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, qui gardaient espoir envers et contre tout de voir leur champion se porter candidat à l'investiture socialiste, doivent désormais se rendre à l'évidence.

La période officielle de mise en candidature pour la primaire s'est terminée hier alors que l'ex-ministre demeure aux prises avec de sérieuses difficultés judiciaires, ce qui l'exclut de la course.

Si toutes les candidatures annoncées sont validées, le scrutin par lequel les membres du Parti socialiste choisiront leur candidat à l'élection présidentielle de 2012, en octobre, devrait mettre en présence six aspirants.

La primaire s'annonce essentiellement comme un duel entre François Hollande et Martine Aubry, qui a temporairement délaissé ses fonctions de première secrétaire du parti pour pouvoir concourir.

«Nous devons être la gauche qui change, je dois être le candidat qui doit convaincre les Français de choisir la gauche en 2012», a déclaré M. Hollande, mardi, lorsqu'il a présenté son équipe politique aux médias.

Mme Aubry a présenté le même jour sa propre équipe, qui regroupe à la fois des politiciens et des représentants de la société civile, comme le généticien Axel Kahn et la comédienne Sandrine Bonnaire.

Poursuite de l'enquête

Martine Aubry, qui avait annoncé à la fin juin son intention de se lancer dans la mêlée, avait convenu avec Dominique Strauss-Kahn que seul l'un d'eux se présenterait à la primaire. L'arrestation de DSK à New York, en mai, dans une retentissante affaire d'agression sexuelle a cependant pratiquement scellé son exclusion de la course.

Des membres de son entourage avaient ouvertement exprimé l'espoir qu'il puisse participer à la primaire après que le procureur new-yorkais chargé du dossier, Cyrus Vance, eut publiquement mis en doute la semaine dernière la crédibilité de la femme de chambre qui l'accuse.

Mais le procureur a déclaré lundi qu'il poursuivait son enquête en prévision de la prochaine date d'audience, repoussée au 1er août. Les avocats de Dominique Strauss-Kahn demandent à M. Vance de retirer d'ici là les accusations contre leur client.

Affaire Banon

L'ex-héraut socialiste doit aussi composer avec les allégations de l'écrivaine Tristane Banon, qui vient de porter plainte contre lui , en France, pour tentative de viol. Elle affirme qu'il l'a agressée à Paris en 2003.

Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont riposté par une plainte en diffamation contre la jeune femme, arguant que la tentative de viol dont elle affirme avoir été l'objet est le fruit de son imagination.

Selon un sondage Ipsos publié mardi, les Français sont partagés sur un éventuel retour en politique de l'ex-ministre si les accusations sont abandonnées. Près de 55% disent qu'ils ne veulent pas le voir jouer un rôle actif dans la campagne présidentielle. Une fraction similaire ne veut pas qu'il occupe de fonction importante dans un éventuel gouvernement socialiste.