Environ 35 000 personnes ont défilé à Manchester dimanche, au premier jour du congrès du Parti conservateur britannique au pouvoir, organisé dans cette ville du nord-ouest de l'Angleterre, pour dénoncer les restrictions budgétaires, selon la police.

«Conservateurs pourris, dehors», ont crié les manifestants en passant devant le centre qui accueille la conférence nationale des Tories.

De nombreux fonctionnaires, dont des enseignants et des sapeurs-pompiers, mais aussi des employés du privé ont répondu à l'appel de la confédération des syndicats britanniques, le Trades Union Congress (TUC), qui a intitulé le défilé «L'alternative - emplois, croissance, justice».

«Je suis contre la politique du gouvernement de réduction du montant des retraites. Il y des milliers de personnes ici, mais connaissant les conservateurs, je doute qu'ils écoutent, a estimé Gerry Collier, 64 ans, employé dans une entreprise de vérification des alarmes incendie.

Les pancartes dans la foule affirmaient «Les coupes ne sont pas le remède», «Manchester, une ville unie contre les coupes» ou encore «Il doit partir», un message adressé au premier ministre conservateur David Cameron.

Le gouvernement britannique, auquel participent les conservateurs et les libéraux-démocrates, a lancé l'an dernier un plan d'austérité drastique, considéré comme l'un des plus sévères des grands pays développés, afin de venir à bout d'ici 2015 d'un déficit colossal.

Ce plan se traduit notamment par une réforme des retraites du secteur public et la suppression de plus de 300.000 postes d'ici quatre ans dans le public.

En réponse aux manifestants, le ministre des Affaires étrangères William Hague a affirmé dimanche que «l'argent promis par le précédent gouvernement travailliste n'a jamais existé».

«On nous a laissé la tâche de vous dire la vérité», a-t-il lancé lors du congrès des Tories, qui se tient jusqu'à mercredi et devrait se concenter sur l'économie et l'Europe.

«Un gouvernement trahit son pays quand au lieu de servir sa population, il l'autorise à vivre dans l'illusion. Et par-dessus tout, c'est injuste et irresponsable de laisser une énorme dette aux générations futures au lieu d'y faire face maintenant», a-t-il ajouté.

Les syndicats comptent organiser le 30 novembre une deuxième grève contre la réforme des retraites, après celle de juin, qui avait été le plus grand conflit social depuis l'arrivée au pouvoir de M. Cameron en mai 2010.

«On est sur le point d'avoir la plus grande grève depuis 80 ans en Grande-Bretagne», a assuré dimanche Mark Serwotka, à la tête du Public and Commercial Services Union (PCS), premier syndicat de la fonction publique d'État). «Si après le 30 novembre, ils ne font pas marche arrière, s'ils continuent avec les coupes, continuent à nous voler nos retraites, et bien on fera encore grève jusqu'à ce qu'on gagne», a-t-il affirmé.