Des dizaines de milliers de fonctionnaires grecs ont manifesté mercredi à Athènes et Salonique (nord), jour de grève dans le secteur public, contre les récentes mesures d'austérité et le chômage partiel prévu pour 30 000 employés des organismes et entreprises publiques d'ici la fin de l'année.

En marge de la manifestation à Athènes, qui a rassemblé 18 000 personnes, les forces anti-émeutes ont lancé des gaz lacrymogènes contre des dizaines de jeunes cagoulés qui jetaient des bouteilles et des pierres.

Au moins deux manifestants ont été blessés, selon une source hospitalière ainsi qu'une photographe de l'AFP, frappée au visage par le bouclier d'un policier.

«Non au chômage partiel qui égale le licenciement», était inscrit sur la banderole principale du grand syndicat du secteur public l'Adedy, à la tête du cortège, qui a rassemblé près de 18 000 personnes à Athènes, selon la police.

Brandissant des drapeaux noirs, les archéologues du ministère de la Culture, les fonctionnaires des ministères des Finances, du Développement et les employés de l'entreprise publique de la gestion de l'Eau (EYDAP) et des chemins de fer scandaient des slogans contre «la politique du gouvernement, de l'UE et du FMI (les bailleurs de fonds du pays)».

Sous la pression de l'UE et du FMI, le gouvernement socialiste a été contraint d'annoncer récemment la réduction du nombre d'employés dans les organismes publics, en vue de baisser les dépenses et les déficits publics.

«Non au chômage partiel, non aux licenciements, non à la misère», était inscrit sur la banderole des fonctionnaires du ministère du Développement.

Des milliers de lycéens et étudiants scandaient «Nous voulons des livres, des professeurs, des écoles». Plusieurs écoles d'Athènes étaient occupées ces derniers jours, les lycéens protestant surtout contre le manque de livres.

«Le gouvernement essaie de supprimer le rôle et l'oeuvre des ministères, mais sans les ministères, l'État ne peut pas fonctionner (...) les hôpitaux, les écoles sont dans une situation très mauvaise», déplore Rodoula Ivrou, fonctionnaire du ministère du Développement depuis plus de 30 ans.

«Cent ans après l'instauration de l'inamovibilité des fonctionnaires, (Georges) Papandréou (premier ministre grec, NDRL) veut la supprimer», ajoute-t-elle.

Pour Frosso Iliopoulou, employée à l'organisme national des médicaments (EOF), «les fonctionnaires sont sortis dans les rues, car ce sont eux qui sont le plus menacés, après avoir subi plus de 20% des coupures de leurs salaires en raison de l'austérité et maintenant ils seront placés en chômage partiel».

Près de 10 000 personnes ont manifesté à Salonique, deuxième ville grecque dans le nord.

En raison de la grève des fonctionnaires, écoles et musées étaient fermés, vols annulés, hôpitaux fonctionnant au ralenti ainsi que les tribunaux en raison de la grève des avocats et des employés de la justice.

Le mouvement affecte aussi certains trains et le fonctionnement des tribunaux, mais les transports publics urbains fonctionnaient à Athènes.