Quelque 800 «indignés» rassemblées samedi après-midi dans la City, coeur financier de Londres, ont reçu le renfort inopiné du fondateur de Wikileaks Julian Assange, mais sont restés fermement contenus par la police à distance de la bourse de Londres, a constaté l'AFP.

L'arrivée d'Assange, qui est en liberté conditionnelle dans un manoir près de Londres en attendant une éventuelle extradition vers la Suède où il est poursuivi pour viol, a suscité des cris de joie.

«Nous soutenons ce qui se passe ici parce que le système bancaire à Londres est le bénéficiaire d'argent issu de la corruption», a lancé le fondateur de WikiLeaks sur les marches de la cathédrale Saint-Paul, où étaient massés les manifestants.

Assange, entouré de gardes du corps, a dû se frayer un chemin à travers un important cordon policier cernant la manifestation.

Scotland Yard, sévèrement critiquée pour son manque de réactivité lors des émeutes en août dernier et de précédentes manifestations étudiantes, avait mis en place un imposant dispositif.

Des heurts mineurs avec la police se sont produits à la mi-journée alors que certains manifestants ont tenté de se diriger vers la bourse, mais un porte-parole de Scotland Yard a qualifié la manifestation de «largement pacifique».

La police avait arrêté deux personnes en fin d'après-midi.

La cathédrale, haut lieu touristique à Londres, est restée ouverte aux visiteurs.

Les manifestants brandissaient des banderoles proclamant «Pas de coupes», en référence à la politique drastique d'austérité du gouvernement britannique, ou encore «Goldman Sachs est l'oeuvre du diable».

Guitares et tambours mettaient de l'animation.

Un collectif baptisé «OccupyLSX» avait appelé à la manifestation sur le modèle de «Occupy Wall Street».

Ben Walker, un enseignant de 33 ans venu avec son sac de couchage projetait de «passer une ou deux nuits sur place».

«Je suis venu surtout par solidarité avec les mouvements qui se déroulent dans le monde entier», a-t-il confié à l'AFP. «Nous voulons qu'il y ait un peu de justice dans le système financier mondialisé».

Amy Soyka, 22 ans, étudiante venue de l'est de l'Angleterre est là «en tant qu'individu». «Je ne fais partie d'aucun groupe, mais je me sens très proche de tous ces jeunes qu'on laisse tomber ... c'est terrible et on ne devrait pas être dans cette situation économique».

Pour Adam, venu des États-Unis étudier à Londres, «c'est un mouvement global. Le système bancaire et les économies mondiales sont étroitement liées à présent».

De nombreux autres étudiants étrangers --d'Espagne, de Grèce et même de Séoul-- participaient au rassemblement. La manifestation restait confinée autour de Saint-Paul, la police empêchant les manifestants de se diriger vers la bourse ou vers un square proche, où ils auraient pu s'installer durablement à l'instar des «indignés» de Wall Street.

Le rassemblement fait partie d'une journée d'action mondiale du mouvement multiforme des «indignés», né en Espagne au printemps.