Des heurts ont été rapportés, en Roumanie, entre des policiers et une foule de manifestants dispersés à tirs de gaz lacrymogène, samedi.

Il s'agissait de la troisième journée consécutive de protestations anti-gouvernement, alors que les Roumains sont descendus dans les rues pour exprimer leur ras-le-bol face aux mesures d'austérité et à la dégradation de leurs conditions de vie.

Ces manifestations sont les plus importantes à survenir depuis l'arrivée au pouvoir du président Traian Basescu, en 2004. Le soulèvement populaire découle d'une frustration contre les compressions salariales dans le secteur public, la réduction des avantages, la hausse des impôts et la corruption endémique.

Le gouvernement de la Roumanie a contracté un prêt de 27,5 milliards $ sur deux ans, en 2009, auprès du Fonds monétaire international, de l'Union européenne et de la Banque mondiale, alors que son économie reculait de 7,1 pour cent. En contrepartie, le pays a imposé de sévères mesures d'austérité, réduisant les salaires des fonctionnaires de 25 pour cent et augmentant les impôts.

La grogne s'est toutefois concrétisée après la démission d'un populaire responsable de la Santé publique, Raed Arafat. Le Palestinien, qui détient aussi la citoyenneté roumaine, s'est opposé aux réformes proposées par le gouvernement dans le secteur de la santé. Le président Basescu a demandé au gouvernement de faire marche arrière à ce chapitre vendredi, mais la colère s'était déjà propagée dans la population.

Des observateurs ont dressé un parallèle avec le Hongrois Laszlo Toekes, à la suite des importantes démonstrations de soutien accordé à M. Arafat. L'opposition de M. Toekes au défunt dictateur Nicolae Ceausescu avait conduit, en 1989, à la révolte anticommuniste.

Neuf personnes ont été blessées en Roumanie dans les affrontements avec les policiers, ont rapporté les autorités. Un journaliste télé était au nombre des blessés après que des manifestants eurent lancé des pierres, tandis qu'un policier a subi des blessures à la tête pendant le rassemblement non autorisé à Bucarest, la capitale roumaine. La police a arrêté 29 personnes, dont des partisans d'équipes de soccer déjà connus des autorités pour leur comportement violent.