Le ministre britannique chargé de l'Écosse, Michael Moore, et le premier ministre écossais, Alex Salmond, se sont entendus dimanche pour se rencontrer prochainement et discuter d'un référendum sur l'indépendance de cette région, selon des sources officielles.

L'invitation a été lancée par M. Moore, à laquelle M. Salmond a répondu favorablement, alors que l'épineuse question d'un référendum d'indépendance de l'Écosse, région britannique semi-autonome, envenime les relations entre Londres et Édimbourg.

«Je veux qu'on se rencontre cette semaine à Édimbourg pour commencer à faire des progrès» sur la question du référendum, a déclaré M. Moore dans un communiqué.

«Il est important qu'on ait une question simple (soumise aux électeurs): voulez-vous continuer à faire partie du Royaume-Uni ou pensez-vous que l'Écosse doit se séparer ?», a-t-il ajouté sur BBC dimanche, alors que Londres et Édimbourg sont en désaccord sur la question à soumettre aux Écossais.

M. Salmond «sera très content de rencontrer le ministre» Michael Moore, a réagi un porte-parole du premier ministre écossais. «Mais il est évidemment nécessaire» que M. Salmond s'entretienne aussi avec le chef du gouvernement britannique, David Cameron, qui semble «mal à l'aise et «réticent à discuter de la question (...) alors qu'il est à l'origine de la querelle», a-t-il estimé.

Le 8 janvier, M. Cameron s'était dit favorable à la tenue prochaine d'un référendum sur l'indépendance de l'Écosse, tout en réaffirmant sa ferme opposition à une séparation de cette région où le Parti national écossais (SNP) de M. Salmond dispose d'une majorité absolue au parlement régional depuis mai 2011.

Si Londres et Édimbourg s'entendent sur la tenue d'un référendum, ils sont cependant en désaccord sur presque tout ce qui a trait à ce scrutin, notamment son bien-fondé, le calendrier et la ou les question(s) à soumettre à référendum.

Londres est favorable à une organisation rapide de cette consultation, tandis qu'Édimbourg veut attendre fin 2014. Le gouvernement britannique estime aussi que le référendum doit porter sur une question unique (oui ou non), alors que les autorités écossaises voudraient qu'il comporte une question subsidiaire proposant l'octroi d'une autonomie accrue, notamment en matière fiscale.

La formule viserait à éviter qu'une victoire du «non» enterre à tout jamais la quête d'indépendance de l'Écosse, rattachée depuis 1707 à la couronne d'Angleterre.

Selon des sondages publiés dimanche dans la presse britannique, une minorité d'Écossais est favorable à l'indépendance: 26% dans l'enquête publiée par le Mail on Sunday, et 40% dans celle publiée par le Sunday Telegraph.

Les Anglais et Gallois soutiennent par ailleurs plus l'indépendance de l'Écosse que les Écossais eux-mêmes: 29% y sont favorables dans le premier sondage, et 43% des Anglais dans le second.

Le sondage du Mail on Sunday a été réalisé auprès de 1001 personnes en Écosse et 1019 personnes en Angleterre et au Pays de Galles, et celui du Sunday Telegraph auprès de 1734 adultes en Angleterre et 501 adultes en Écosse. Les deux enquêtes ont été menées de jeudi à samedi.