Des milliers de Moscovites, dans leurs voitures, ont manifesté dimanche pour des élections libres et contre le Premier ministre Vladimir Poutine, candidat à la présidentielle de mars, roulant sur le périphérique du centre de la capitale russe, selon des journalistes de l'AFP.

Les participants, réunis dans 3000 voitures selon les organisateurs et 300 d'après la police, avaient décoré de rubans, de ballons ou de sacs blancs -la couleur de mouvement de contestation contre le pouvoir- leurs véhicules et roulé pendant trois heures sur cette vaste avenue circulaire, provoquant d'importants bouchons.

Certains avaient même recouvert de feuilles blanches la totalité de leur véhicule et d'autres ont installé des bonshommes de neige sur le toit.

Les automobilistes klaxonnaient aussi sur tout le tracé de cette manifestation, et de nombreux passants, notamment des personnes âgées, les saluaient en brandissant à leur tour des rubans et des mouchoirs blancs.

Baptisée «l'anneau blanc», l'action a été organisée via les réseaux sociaux sur internet par la «Ligue des électeurs», un mouvement créé par des journalistes, blogueurs, écrivains et artistes pour coordonner les manifestations en vue d'une présidentielle démocratique le 4 mars prochain.

«Aujourd'hui, c'est un exemple de gens qui ensemble, à une heure précise, se sont réunis, sont sortis dans les rues de la ville, pour montrer qu'on est nombreux, qu'on a peur de rien», a déclaré une des manifestantes, Lada Stoupichina, 43 ans.

«Nous voulons que le parti des voleurs et des escrocs, que dirige Poutine, s'en aille», a-t-elle ajouté, faisant allusion à une expression popularisée par le blogueur et opposant Alexeï Navalny pour qualifier le parti Russie Unie du Premier ministre russe et favori de la présidentielle.

M. Navalny, devenu une figure emblématique de la contestation, a d'ailleurs pris part à cette manifestation.

«Notre objectif était d'encercler le boulevard périphérique, c'est ce que nous avons fait en utilisant deux voies. Il y avait une grande quantité de passants favorables à notre action. Ils ont pris du plaisir, il me semble. On a encore fait un pas citoyen et on s'est bien amusé», a-t-il dit à l'AFP.

Le régime russe est confronté depuis décembre à la plus importante vague de contestation depuis que Vladimir Poutine a pris la tête du pays en 2000. Elle a été déclenchée par des législatives marquées par des fraudes, selon l'opposition et des observateurs étrangers.

Un nouveau rassemblement d'opposants est prévu pour le 4 février dans le centre de Moscou. Les organisateurs espèrent réunir au moins 50 000 personnes.

La popularité de M. Poutine, Premier ministre depuis près de quatre ans, est en baisse depuis plusieurs mois, mais il reste le grand favori de la présidentielle de mars, à l'issue de laquelle il compte revenir au Kremlin qu'il avait dû quitter après deux mandats consécutifs (2000-2008).