Un gigantesque musée consacré à l'histoire du Titanic, de sa conception jusqu'à son naufrage, va ouvrir le 31 mars à Belfast, ville où a été construit il y a cent ans le célèbre paquebot.

Le bâtiment, sur six niveaux, s'élance dans la zone des anciens chantiers navals de Belfast, telle une étoile formée de quatre proues de navires. Les proues sont à l'échelle de celle du paquebot naufragé le 15 avril 1912 au cours de son premier voyage, de Southampton (sud de l'Angleterre) à New York.  

À l'intérieur, des ouvriers mettent la dernière main à neuf galeries interactives.

«Il y a beaucoup d'attractions centrées sur le Titanic dans le monde, qui n'ont aucun rapport avec le paquebot. Celle-ci sera la plus importante et la seule qui ait une histoire authentique à raconter», a expliqué à l'AFP le directeur du musée, Tim Husbands.

Les visiteurs pourront rêver au faste des cabines de première en passant devant des vitrines recréant de toutes pièces les cabines d'origine... et mesurer la petitesse des troisièmes classes. Le lieu ne comprend pas de pièces d'époque, tout est recréé, de la vaisselle au mobilier.

Dans la galerie consacrée au naufrage, qui fit 1514 morts parmi les 2224 passagers, la température chute brutalement, l'horreur prend le dessus.

Les deux étages supérieurs, dédiés aux réceptions, abritent une réplique du fameux escalier d'apparat du paquebot, rendu célèbre par le film de James Cameron de 1997.

Un centre d'exploration doit conduire des recherches sur la dégradation de l'épave, à partir des données rassemblées par les scientifiques.

Le musée retrace aussi la fabuleuse aventure de la construction du paquebot. «Son histoire était un désastre, mais le Titanic lui-même n'en était pas un, c'était un symbole de l'industrie de l'époque», souligne M. Husbands.

Le projet de musée a pris au total neuf ans -dont trois pour la construction, à l'instar du Titanic- et coûté 97 millions de livres (151 millions de dollars), provenant de fonds privés et publics.

Quelque 425 000 visiteurs sont attendus la première année et Belfast compte bien attirer les touristes étrangers. «C'est notre Tour Eiffel, notre musée Guggenheim», lance Claire Bradshaw, responsable du marketing, qui espère que l'attraction va «changer totalement la façon dont le monde voit notre ville».

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