Le président Nicolas Sarkozy a confirmé lundi soir qu'une seule et «même personne» était à l'origine des fusillades contre une école juive et des militaires dans deux villes du sud-ouest de la France, et a annoncé le relèvement au maximum du niveau d'alerte antiterroriste dans cette région.

«Nous savons que c'est la même personne, la même arme qui a tué des militaires, des enfants et un enseignant», a déclaré M. Sarkozy au terme d'une réunion à l'Élysée en présence notamment du premier ministre François Fillon.

«Nous ne savons pas les motivations de ce criminel», «en s'en prenant à des enfants et à un enseignant juif, la motivation antisémite semble évidente» a déclaré M. Sarkozy,

«Cet acte est odieux, ne peut pas rester impuni. Tous les moyens, absolument tous les moyens disponibles, seront engagés pour mettre hors d'état de nuire ce criminel», a poursuivi le chef de l'État, précisant qu'il recevrait mardi les représentants de la communauté juive.

«S'agissant de nos soldats, nous savons que deux étaient de confession musulmane, qu'un troisième était antillais, mais nous ne connaissons pas les motivations, même si on peut imaginer que le racisme et la folie meurtrière sont en l'occurrence liés», a ajouté M. Sarkozy.

Un tueur se déplaçant sur un scooter volé a abattu lundi trois enfants et leur professeur d'une école juive de Toulouse. Le même homme, suivant le même modus operandi, avait au cours des huit jours précédents tués trois militaires, à Toulouse et dans la ville voisine de Montauban.

Face à la menace d'un tueur en série déterminé et organisé, le président a annoncé des «mesures de protection exceptionnelles dans la région» du Sud-Ouest. «J'ai décidé que serait donc activé le plan Vigipirate couleur écarlate», a-t-il dit.

C'est la première fois que le degré maximal du plan Vigipirate, qui évalue la menace terroriste, est activé en France, où le niveau rouge est en vigueur depuis les attentats à Londres en juillet 2005.

Nicolas Sarkozy, qui est candidat à sa propre succession à la présidentielle des 22 avril et 6 mai, a aussi annoncé qu'il suspendait sa campagne électorale «au moins jusqu'à mercredi», date des obsèques des soldats tués.