Les quelque 750 000 employés du secteur public grec, régulièrement moqués pour leur incompétence et leur inefficacité, pourront au moins faire preuve de savoir-vivre envers les usagers grâce au guide de bonnes manières publié cette semaine par le gouvernement à leur intention.

Dans un pays qui fourmille d'anecdotes sur d'éprouvantes et interminables visites dans des administrations poussiéreuses, il n'était visiblement pas inutile de rappeler aux fonctionnaires quelques principes simples.

«Ne pas fumer», «vouvoyer l'usager» et «ne pas écouter de musique» figurent parmi les commandements établis par le «Guide de la correction administrative» publié par le ministère de la Réforme administrative et de la Gouvernance électronique.

Les fonctionnaires sont également appelés à manifester la plus grande bonne volonté envers les usagers en «répondant à leurs demandes d'information par téléphone ou en trouvant les responsables susceptibles de les renseigner» et à «reconstituer eux-mêmes» le dossier d'un citoyen dont le contenu aurait été égaré ou abîmé.

Quant au panneau: «nous ne donnons pas d'information» auquel peuvent se heurter les usagers à leur arrivée devant le guichet d'une administration, il est tout simplement «interdit» d'y avoir recours.

Lorsque les réformes législatives qui se bousculent en Grèce, notamment ces derniers mois sous la pression des créanciers du pays, «font apparaître plusieurs possibilités de solutions légales», le fonctionnaire est sommé de choisir «la plus avantageuse pour le citoyen».

La réforme de la fonction publique est l'un des principaux objectifs des ajustements drastiques entrepris par la Grèce pour sortir de la crise économique où elle est plongée depuis 2008.

Dans son dernier rapport paru à la mi-mars, la task force de l'Union européenne chargée d'assister le pays dans la mise en place de ces réformes juge nécessaire «d'améliorer l'efficacité, la responsabilité et l'intégrité» du secteur public.

Les mesures d'austérité imposées par les créanciers de la Grèce prévoient la suppression d'ici 2015 de 150 000 postes dans le secteur public, qui emploie près d'un cinquième de la population active du pays, un taux plus élevé que la moyenne européenne.

Un processus d'évaluation des fonctionnaires, dont, de l'avis général, le critère d'embauche au cours des dernières décennies n'a pas été systématiquement la compétence, doit débuter dans les prochaines semaines.