La mère du jeune homme tué par la police à Londres le 4 août 2011, deux jours avant le déclenchement d'émeutes et de pillages en Grande-Bretagne, a réclamé vendredi des « réponses » sur les circonstances contestées de cette mort.    

« Les 12 derniers mois ont été terribles. Nous n'avons toujours aucune réponse sur la raison pour laquelle mon fils est mort », a déclaré Pam Duggan dans un communiqué diffusé à la veille du premier anniversaire de la mort de son fils Mark.

Le jeune homme noir de 29 ans, père de quatre enfants, avait été tué d'une balle dans la poitrine à Tottenham, dans le nord de Londres, par des policiers menant une opération contre les gangs, qui avaient pris en chasse le taxi dans lequel il se trouvait. Une arme n'appartenant pas à la police a été retrouvée sur les lieux.

« L'une des dernières choses que mon compagnon, le père de Mark, a dite avant de mourir il y a quelques semaines, est qu'il voulait obtenir justice pour son fils. Nous n'avons toujours pas obtenu justice. Je n'abandonnerai pas avant d'avoir obtenu justice pour Mark », a-t-elle insisté.

« Des gens doivent rendre des comptes pour la mort de mon fils. Il faut une enquête complète, devant des jurés populaires, pour obtenir la vérité », a-t-elle dit.

L'IPCC, organisme indépendant chargé de contrôler l'action de la police, a été chargé de rendre un rapport. Il doit être transmis cet automne au coroner, responsable de l'enquête publique sur cette mort.

La police avait été très critiquée pour n'avoir pas informé officiellement les proches de Mark Duggan de sa mort et Scotland Yard avait dû leur présenter des excuses.

Par ailleurs, l'information initialement donnée selon laquelle Mark Duggan avait tiré sur les forces de l'ordre avait été invalidée par des tests balistiques montrant que la balle retrouvée dans la radio de l'un des agents était d'origine policière.

Une cérémonie privée, fermée aux médias, doit avoir lieu dimanche en mémoire du jeune homme. La famille n'a voulu donner aucune indication sur l'endroit où elle se déroulerait.

Le maire de Londres Boris Johnson a estimé que cette commémoration serait « observée comme il se doit, de manière convenable et digne ».

La mort de Mark Duggan avait entraîné une marche de protestation pacifique le 6 août à Tottenham, à l'issue de laquelle avaient éclaté des violences et des pillages, bientôt étendus à différents quartiers de Londres et d'autres villes. Quatre nuits d'émeutes, les pires qu'ait connues le pays en plus de 25 ans, avaient fait cinq morts.