Quatre personnes ont été tuées par balles et une fillette grièvement blessée mercredi dans des circonstances mystérieuses en pleine forêt sur les hauteurs du lac d'Annecy, dans l'est de la France, où a été découverte leur voiture immatriculée en Grande-Bretagne.

«On n'a pas d'éléments de nationalité» pour les victimes, a déclaré à l'AFP dans la soirée le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, qui n'a pu approcher la scène de crime dans l'attente de techniciens de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).

Ces techniciens devaient passer toute la nuit sur place pour procéder à des relevés d'ADN, à des relevés balistiques, et étudier les traces d'éventuels autres véhicules passés à proximité de la BMW britannique, loin des regards des journalistes, qui étaient tenus à plusieurs kilomètres de ce parking isolé en forêt.

Depuis la route menant au village voisin de Chevaline, un hélicoptère survolait encore dans la soirée cette zone boisée, où se déplaçaient aussi de nombreuses voitures de gendarmerie.

«Nous sommes informés de cette fusillade et nous enquêtons dessus de toute urgence», a déclaré un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, alors que l'ambassade de France à Londres est en contact avec la police britannique.

Pour l'heure, si l'identification des passagers reste à faire, le véhicule a déjà été identifié, a-t-on appris de source policière.

Les victimes ont été découvertes par un cycliste vers 15h50 dans leur BMW, dans un stationnement forestier de la commune de Chevaline. Le témoin était entendu dans la soirée par les enquêteurs.

Un homme était à l'avant du véhicule, deux femmes ont été trouvées sur les places arrières, un cycliste gisait mort à l'avant droit de la voiture et la fillette grièvement blessée à l'avant gauche.

Un grand nombre de douilles ont été découvertes sur le sol autour du véhicule, a déclaré le procureur, ce qui témoigne de tirs extrêmement nourris.

La fillette blessée a été transportée par hélicoptère à l'hôpital de Grenoble et était opérée dans la soirée. Son «pronostic vital est engagé», a indiqué le procureur, qui avait dans un premier temps annoncé son décès lors d'un point de presse à Chevaline.

Les enquêteurs ont bouclé la route d'accès à la scène du crime, envahie par de nombreux médias. Les gendarmes ont commencé à entendre les témoins potentiels.

«On va essayer d'entendre les gens aux alentours. Pour l'instant, on ne peut formuler aucune hypothèse», a ajouté le procureur, règlement de comptes ou drame familial.

Il s'agit désormais de «retrouver autour de la scène de crime le maximum d'indices», a déclaré le colonel Bertrand François, commandant du groupement de gendarmerie de Haute-Savoie. Ont été mobilisés sur place 60 gendarmes et un hélicoptère a survolé les environs à la recherche d'indices.

Le procureur a annoncé une conférence de presse jeudi à 14h00 au palais de justice d'Annecy.

Le dernier gros fait divers à avoir bouleversé la France remonte à avril 2011 quand une mère de famille et ses quatre enfants âgés de 13 à 20 ans avaient été retrouvés tués, dissimulés sous la terrasse de leur jardin, après avoir fait l'objet d'exécutions «méthodiques» par balles à Nantes .

Le père de famille, Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné du quintuple assassinat, avait disparu sans explication. Il n'a jamais été retrouvé.