Il y a des pays où les croyants sont persécutés. Et d'autres où ce sont les athées qui le sont. Dans un rapport annuel publié cette semaine, l'Union internationale humaniste et éthique (IHEU) s'attarde aux pays qui condamnent ceux qui expriment publiquement des opinions athées ou sceptiques envers la religion. Constat: l'accessibilité à l'internet a fait grimper le nombre de non-croyants... et le nombre de condamnations pour blasphème.

De nouveaux «amis» Facebook



Hausse du nombre de groupes Facebook d'athées dans les pays musulmans, dont les suivants: Afghanistan, Algérie, Égypte, Indonésie, Jordanie, Iran, Irak, Libye, Malaisie, Pakistan, Tunisie, Turquie, Soudan.

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Réseaux sociaux sous surveillance

3

Entre 2007 et 2011 trois personnes dans le monde ont été accusées d'avoir tenu des propos blasphématoires sur Facebook ou sur Twitter.

12

Plus d'une douzaine de personnes qui ont été accusées du même crime en 2012 seulement. Ces personnes sont originaires d'une dizaine de pays, dont le Bangladesh, Bahreïn, l'Indonésie, le Koweït, l'Arabie saoudite, la Tunisie et la Turquie.

Dans certains cas, le gouvernement a menacé de poursuivre ceux qui ont cliqué sur «J'aime» ou fait suivre les commentaires jugés blasphématoires.

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Un monde moins croyant

Entre 2005 et 2012

Baisse de 9 % du nombre de croyants

Hausse de 3 % du nombre d'athées

À l'échelle du globe

59 % se disent croyants

13 % se disent athées

23 % se disent «non religieux»

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Deux athées persécutés

Alexander Aan

En Indonésie, chaque citoyen doit enregistrer son appartenance à l'une des six religions officiellement autorisées. M. Aan est donc officiellement musulman, mais est membre d'un groupe athée sur Facebook. Il a été arrêté et jugé après avoir tenu des propos athées et purge une peine de deux ans et demi de prison pour avoir fait une «fausse déclaration».

Alber Saber

Ce militant pour une démocratie laïque en Égypte est accusé d'avoir tenu une page Facebook pour les athées et d'y avoir critiqué les islamistes. Son procès est en cours et il pourrait écoper de cinq ans de prison. Son compatriote Ayman Yousef Mansour, qui a été reconnu coupable de blasphème contre l'islam, a écopé de trois ans de travaux forcés.

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Des réserves à propos du Canada


L'IHEU a examiné les législations d'une soixantaine de pays. Dans le cas du Canada, elle déplore le financement public des écoles confessionnelles dans certaines provinces, notamment en Ontario, où les écoles catholiques romaines sont les seules écoles religieuses à avoir droit à du financement public. Ces écoles confessionnelles, indique l'IHEU, «peuvent pratiquer la discrimination religieuse» au moment de l'embauche du personnel et exclure les enfants qui ne partagent pas la religion de l'école.

Sources : IHEU, sondage WIN-Gallup International Religiosity and Atheism Index