Le premier ministre tchèque, Andrej Babis, a exprimé dimanche sa surprise face à l'intention des États-Unis de se retirer d'un traité nucléaire conclu avec Moscou à l'époque de la guerre froide, la qualifiant de « mauvaise nouvelle ».

« Pour nous, c'est une nouvelle information. Il s'agit certainement d'une mauvaise nouvelle si c'est bien le cas », a déclaré M. Babis, au cours d'une conférence de presse conjointe à Prague avec le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis.

Ex-pays communiste, la République tchèque est devenue alliée des États-Unis au sein de l'OTAN, après avoir rejoint l'Alliance en mars 1999.

« Les relations [entre les États-Unis et la Russie] ne sont pas idéales, et nous retournons au temps de la guerre froide », estime M. Babis, faisant écho aux préoccupations exprimées par le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.

Selon ce dernier, ce retrait risquerait de conduire à une nouvelle course aux armements.

Le président Donald Trump a déclaré lundi que les États-Unis étaient prêts à accroître leur arsenal nucléaire dans la foulée du retrait américain du traité sur les armes nucléaires à portée intermédiaire (INF), signé pendant la guerre froide.

La Russie a pour sa part averti que cette décision risquerait de compromettre la sécurité mondiale.

La fin de semaine dernière, M. Trump a suscité des inquiétudes dans le monde en annonçant l'intention des États-Unis de se retirer du traité INF, signé il y a trois décennies par l'ancien président américain Ronald Reagan et le dirigeant soviétique d'alors, Mikhaïl Gorbatchev.

Pour expliquer cette décision, M. Trump a déclaré que la Russie « n'avait pas adhéré à l'esprit de l'accord ou à l'accord lui-même ».

« Tant que les gens ne seront pas revenus à la raison, nous en développerons », a-t-il poursuivi, en référence à l'arsenal nucléaire des États-Unis.

Le traité de 1987, en abolissant l'usage de toute une série de missiles d'une portée allant de 500 à 5500 kilomètres, avait mis un terme à la crise déclenchée par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires, ciblant les capitales occidentales.

L'Union européenne a appelé les États-Unis et la Russie à « poursuivre » le dialogue afin de « préserver » le traité INF. La Chine, elle, a invité Washington à « réfléchir à deux fois ».