(Paris) Les gardes à vue d’Alexandre Benalla et de son épouse, entendus depuis mardi matin dans le cadre d’une enquête sur des contrats passés avec deux oligarques russes, ont été prolongées, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier.

Les auditions de l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron et de sa compagne « sont toujours en cours », ont indiqué ces sources à l’AFP. Elles peuvent durer 48 heures.

Alexandre Benalla est interrogé par les policiers parisiens de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) pour des « suspicions de blanchiment de fraude fiscale aggravée, de faux et usage de faux, d’abus de biens sociaux, de trafic d’influence et de corruption », selon une source judiciaire.

L’enquête, menée sous l’autorité du Parquet national financier (PNF), s’intéresse au rôle qu’aurait joué Alexandre Benalla dans la signature d’un contrat avec le sulfureux oligarque Iskander Makhmudov, alors qu’il était en poste à l’Élysée, comme adjoint au chef de cabinet du président Emmanuel Macron chargé des questions de sécurité.

Ce contrat a été signé en juin 2018 entre son ex-acolyte Vincent Crase, condamné avec lui en novembre dans le procès des violences commises lors des manifestations du 1er mai 2018, et M. Makhmudov, via la société Mars, appartenant Vincent Crase. ex-employé du parti d’Emmanuel Macron, La République en marche (LREM).

Devant la commission d’enquête sénatoriale sur les violences commises le 1er mai 2018, M. Benalla avait assuré n’avoir pas pris part à la négociation de ce contrat.

C’était « un contrat tout à fait clair, signé par avocats, et non un faux contrat comme j’ai pu le lire parfois », avait expliqué M. Crase en avril 2019, lors d’un entretien au quotidien de Rouen Paris Normandie, assurant n’avoir « jamais rencontré » l’oligarque russe.

Le PNF et la BRDE s’intéressent également à un contrat signé avec un autre oligarque russe, Farkhad Akhmedov, homme d’affaires et ancien sénateur, qui a fait fortune notamment dans le secteur énergétique.

Lors de son procès en septembre pour les violences du 1er mai, M. Benalla avait déclaré s’être installé au Maroc après son limogeage de l’Élysée et avoir fondé une structure de conseil, parlant d’un contrat avec M. Akhmedov pour un montant de 353 000 euros, « déclarés au fisc », avait-il insisté.