Vladimir Poutine a lancé il y a un mois la plus importante guerre en Europe en plus de 75 ans. Bilan et explications.

Réfugiés

  • Gare centrale de Lviv bondée de gens fuyant la guerre, surtout des femmes et des enfants

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

    Gare centrale de Lviv bondée de gens fuyant la guerre, surtout des femmes et des enfants

  • Des civils tentent de fuir le ville d'Irpin pilonnée par les forces russes en s'abritant sous un pont détruit, le 8 mars dernier

    PHOTO VADIM GHIRDA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

    Des civils tentent de fuir le ville d'Irpin pilonnée par les forces russes en s'abritant sous un pont détruit, le 8 mars dernier

  • Le poste-frontière de Medyka, en Pologne, a été submergé par des milliers de réfugiés.

    PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

    Le poste-frontière de Medyka, en Pologne, a été submergé par des milliers de réfugiés.

  • Des réfugiés reçoivent des vêtements après leur arrivée dans la ville de Cracovie, en Pologne.

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

    Des réfugiés reçoivent des vêtements après leur arrivée dans la ville de Cracovie, en Pologne.

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Le flot de réfugiés a commencé dès les premières heures de l’invasion. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 10 millions de personnes sont actuellement déplacées « à l’intérieur de l’Ukraine, ou en tant que réfugiés à l’étranger ». Le Haut Commissariat estime que 3,5 millions d’Ukrainiens – majoritairement des femmes et des enfants – ont fui le pays jusqu’ici. Lundi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que l’Union européenne devait s’attendre à ce que davantage de réfugiés en provenance de l’Ukraine traversent la frontière – 8 millions de personnes devront être relogées à l’extérieur de l’Ukraine, a-t-elle avancé.

Nombre de réfugiés accueillis dans les pays limitrophes

  • Pologne : 2 144 244
  • Roumanie : 555 021
  • Moldavie : 371 104
  • Hongrie : 324 397
  • Slovaquie : 256 838
  • Russie : 271 254
  • Biélorussie: 4 938

Depuis le 17 mars, 20 000 Ukrainiens ont déposé une demande de visa accéléré pour obtenir leur résidence temporaire au Canada, et 4733 sont entrés au pays depuis le début de l’invasion. « On peut s’attendre à ce que des dizaines de milliers d’Ukrainiens arrivent au Canada au cours des prochaines semaines », a déclaré en début de semaine le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser.

Victimes civiles

  • Une femme enceinte est évacuée d’une maternité bombardée par l’armée russe le 9 mars dernier à Marioupol. La mère succombera à ses blessures, tout comme l’enfant qu’elle portait.

    PHOTO EVGENIY MALOLETKA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

    Une femme enceinte est évacuée d’une maternité bombardée par l’armée russe le 9 mars dernier à Marioupol. La mère succombera à ses blessures, tout comme l’enfant qu’elle portait.

  • Un Ukrainien pleure la mort d’un proche en pleine rue après une frappe russe sur un immeuble résidentiel de Kyiv, la semaine dernière.

    PHOTO GENYA SAVILOV, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

    Un Ukrainien pleure la mort d’un proche en pleine rue après une frappe russe sur un immeuble résidentiel de Kyiv, la semaine dernière.

  • Immeuble résidentiel éventré à Kyiv, dimanche dernier

    PHOTO SERGEI SUPINSKY, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

    Immeuble résidentiel éventré à Kyiv, dimanche dernier

  • Un homme regarde par la fenêtre de ce qui reste de sa maison endommagée par des frappes russes en banlieue d’Odessa, dans le sud du pays, lundi dernier.

    PHOTO OLEKSANDR GIMANOV, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

    Un homme regarde par la fenêtre de ce qui reste de sa maison endommagée par des frappes russes en banlieue d’Odessa, dans le sud du pays, lundi dernier.

  • Dame âgée devant une maison détruite par des bombardements russes dans un village à l’est de Kyiv, lundi dernier

    PHOTO ARIS MESSINIS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

    Dame âgée devant une maison détruite par des bombardements russes dans un village à l’est de Kyiv, lundi dernier

  • Boris Romantchenko, 96 ans, qui avait survécu à l’Holocauste pendant la Seconde Guerre mondiale, a péri dans un bombardement russe à Kharkiv.

    PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER @BUCHENWALD_DORA

    Boris Romantchenko, 96 ans, qui avait survécu à l’Holocauste pendant la Seconde Guerre mondiale, a péri dans un bombardement russe à Kharkiv.

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En date du 22 mars, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a fait part d’un total vérifié de 925 morts de civils ukrainiens dans l’attaque militaire russe. Parmi eux, 75 étaient des enfants. De plus, 1496 personnes auraient été blessées, alors que les chiffres réels sont probablement très supérieurs. Selon les médias locaux, des soldats russes ont aussi tiré sur des manifestants civils non armés, lundi, à Kherson, ville occupée du sud du pays. Cette semaine, les autorités ont annoncé que Boris Romantchenko, 96 ans, qui avait survécu à l’Holocauste nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, avait été tué lors d’un bombardement de son immeuble dans la ville de Kharkiv, dans l’est du pays.

Sanctions

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Restaurant McDonald's à Moscou fermé à la suite des sanctions occidentales

Des sanctions sans précédent ont été adoptées contre la Russie par les États-Unis, le Canada et l’Union européenne, notamment. Parallèlement, plus de 400 entreprises, dont Apple, Microsoft, Alcoa, Daimler, Volkswagen, Toyota, McDonald’s et Starbucks, ont annoncé l’arrêt ou le retrait de leurs activités en Russie. Malgré tout, l’Union européenne reste divisée sur la question d’un embargo sur les hydrocarbures russes, importés massivement sur son territoire. Et certaines entreprises occidentales continuent leurs activités en Russie : le géant Nestlé continue d’y vendre certains produits, s’attirant les critiques du président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, et la société française Décathlon, qui a une soixantaine de magasins en Russie, y demeure active.

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des Russophones célèbrent, vendredi dernier, le 8anniversaire de l’annexion de la Crimée par la Russie, à Simferopol, capitale du petit territoire qui borde la mer Noire.

Pourquoi l’annexion de la Crimée en 2014 a-t-elle été chaudement applaudie par la population russe ? Parce qu’il n’y a pas eu de violence ! C’est la violence de l’invasion ukrainienne qui rend la chose, selon moi, absolument injustifiable pour la population russe.

Ekaterina Piskunova, chargée de cours au département de science politique de l’Université de Montréal

Censure

PHOTO ARCHIVES REUTERS

Bulletin de nouvelles de la première chaîne de la télévision d’État russe interrompu, le 14 mars dernier, par une employée de la station brandissant ce message : « Non à la guerre, ne croyez pas la propagande, on vous ment. »

La guerre et les images horribles qu’elle suscite font les manchettes partout dans le monde – sauf en Russie. Là-bas, l’« opération spéciale » déclenchée par Poutine en Ukraine est fortement censurée. Impensable il y a quelques semaines à peine, les réseaux sociaux Instagram (64 millions d’utilisateurs en Russie, environ 40 % de la population) et Facebook (13 millions) ont été fermés par les autorités russes – même si des utilisateurs russes trouvent le moyen d’y accéder en utilisant des applications brouillant la localisation géographique. Toutefois, l’application de messagerie instantanée Telegram, difficile à bloquer par les gouvernements, est toujours utilisée par 38 millions de personnes en Russie, et les vidéos non censurées de la guerre en Ukraine, de même que les discours de Volodymyr Zelensky, y circulent abondamment.

Avec la collaboration de Mélanie Marquis, La Presse