(Londres) Le gouvernement britannique a assuré vendredi vouloir légiférer pour interdire les thérapies de conversion qui prétendent modifier l’orientation sexuelle, faisant marche arrière après le tollé provoqué par l’annonce qu’il renonçait à cet engagement.

Promise depuis 2018, l’interdiction de ces thérapies, qui assimilent l’homosexualité à une maladie, avait été annoncée en octobre par le gouvernement qui avait précisé vouloir créer une infraction pénale.

Or, jeudi, un porte-parole du gouvernement a indiqué que les ministres étudiaient finalement des mesures « non législatives » contre ces thérapies.

L’annonce a déclenché une telle indignation – militants associatifs et politiques de tous bords dénonçant l’abandon du projet législatif – que le premier ministre Boris Johnson a finalement reculé.

PHOTO JESSICA TAYLOR, UK PARLIAMENT VIA AP

Le premier ministre Boris Johnson

« Le premier ministre est engagé à présenter une loi qui interdise les thérapies de conversion », a fait savoir vendredi Downing Street. « Le contenu, l’étendue et le calendrier du projet de loi seront confirmés en temps venu. »

Selon une source gouvernementale citée par l’agence PA, l’interdiction ne concernera que les thérapies de conversion visant les homosexuels ou les lesbiennes et qui prétendent les ramener à l’hétérosexualité, mais pas celles sur l’identité de genre faites pour forcer une personne transgenre à se réidentifier à son sexe de naissance.

« La seule conséquence que ça va avoir, c’est que les plus vulnérables resteront les moins protégés-les personnes trans ont deux fois plus de chances de se voir proposer ou de subir une thérapie de conversion ! », a dénoncé sur Twitter Jayne Ozanne, lesbienne et éminente figure de l’Église anglicane qui milite depuis 2015 contre ces thérapies.

Selon les chiffres du gouvernement, 5 % des personnes parmi les lesbiennes, gais, bisexuels ou transsexuels (LGBT+) se sont vues proposer une thérapie de conversion au Royaume-Uni, et 2 % l’ont subie. Des chiffres inférieurs à la réalité selon les associations.

Le projet annoncé en octobre 2021 prévoyait jusqu’à cinq ans de prison pour la pratique de ces thérapies sur des mineurs, et sur des adultes si ces derniers n’y ont pas librement consenti ou n’ont pas été pleinement informés.