(Bucarest) La Roumanie a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête sur d’éventuels crimes contre l’humanité en Ukraine, à la suite de l’invasion lancée par la Russie le 24 février.

Dans un communiqué, le bureau du procureur général explique agir sur la base du droit pénal qui s’applique aux crimes perpétrés contre tout citoyen roumain en territoire étranger.

Il invoque aussi le principe de la « compétence universelle » qui permet de poursuivre les suspects des faits les plus graves où qu’ils aient été commis.

« Les conséquences de l’attaque sont particulièrement graves, avec de lourdes pertes parmi la population civile, notamment les enfants », explique le parquet.  

« Dans le même temps », poursuit-il, « en raison du traumatisme psychologique causé par l’attaque militaire de la Fédération de Russie, des millions de civils ont quitté le territoire de l’Ukraine et sont devenus des réfugiés, y compris en Roumanie ».

Dans un pays critiqué pour la lenteur et la corruption de son système judiciaire, cette décision pourrait n’avoir au final qu’une valeur symbolique, témoignant du soutien de Bucarest à son voisin ukrainien.  

La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert début mars une enquête sur la situation en Ukraine, après avoir reçu le feu vert d’une quarantaine d’États dont la Roumanie.

La Russie nie systématiquement toutes les exactions dont ses troupes sont accusées : bombardements de civils, exécutions sommaires, viols, etc. Et elle accuse en retour l’Ukraine de crimes de guerre.