(La Teste-de-Buch) À la lance, ils arrosent des troncs carbonisés, encore fumants. Le feu qui a détruit 7000 hectares de forêt en 10 jours à La Teste-de-Buch (Gironde) ne progresse plus, mais les pompiers restent à l’affût de potentielles reprises.

À bord de camions-citernes, les pompiers quadrillent la pinède, où subsistent des fumerons, ces points chauds incandescents qui peuvent redémarrer s’ils ne sont pas refroidis.  

Les soldats du feu, casque rouge sur la tête, naviguent entre les souches carbonisées et les arbres roussis, étouffant les fumées grises et aspergeant les troncs. L’odeur âcre du bois brûlé est encore saisissante.  

« On arrose en priorité les zones où il y a des arbres toujours feuillus. C’est là que le feu est le plus à risque de repartir », explique un pompier, dont l’unité sécurise une piste de six kilomètres qui traverse les pins.  

L’incendie monstre « n’a pas progressé » dans la nuit de mercredi à jeudi, mais n’est « pas encore fixé », a fait savoir le sous-préfet d’Arcachon, Ronan Léaustic, lors d’un point presse.  

Là, 350 soldats du feu et « entre 60 et 80 véhicules » sont toujours mobilisés.

« Il subsiste des points chauds qui peuvent provoquer des reprises de feu s’ils ne sont pas refroidis au plus vite », a souligné jeudi matin le lieutenant-colonel Olivier Chavatte.

« Actions coup-de-poing »

Le long de la départementale qui mène à la dune du Pilat, des véhicules de pompiers tout terrain stationnent, prêts à démarrer en cas de retour de flamme.  

PHOTO SDIS 33, FOURNIE À L’AGENCE FRANCE-PRESSE

L’incendie monstre « n’a pas progressé » dans la nuit de mercredi à jeudi, mais n’est « pas encore fixé », a fait savoir le sous-préfet d’Arcachon, Ronan Léaustic, lors d’un point presse.  

« Notre mission aujourd’hui, c’est de surveiller le massif. Nous menons des actions coup-de-poing, en lisière de la forêt », affirme Nathan, sergent-chef venu de Salaunes, près de Bordeaux, qui s’apprête à relayer des collègues engagés dans la pinède.  

Son unité compte un véhicule tout-terrain, qui oriente les troupes vers les zones à asperger, et deux camions.  

« Les pompiers du premier camion lancent un jet d’eau pour détruire la flamme. Ceux du second sont là pour “parfaire” le feu : l’éteindre avec un jet plus diffus », explique le sergent-chef, qui n’a pas souhaité donner son nom.

Sur son secteur, il compte « une dizaine de reprises, pas forcément significatives », par jour.  

À côté de son camion, un forestier arrache des arbustes à la pelleteuse. Des opérations de déforestation sont en cours pour créer des pare-feu, afin de casser l’avancée des flammes.

À quelques kilomètres du brasier, les engins de chantier ont creusé à travers les pins une tranchée de sable blanc de cinq kilomètres de long et de 200 mètres de large en moyenne.  

Si la situation est en voie d’amélioration, Nathan, le sergent-chef, ne veut pas crier victoire trop vite : « Il faut tout prendre en compte, le vent, les températures, l’humidité. Tant que tout n’est pas éteint, on restera sur nos gardes. »