(Londres) Le première ministre britannique Liz Truss et le président américain Joe Biden « sont tombés d’accord sur l’importance de protéger » la paix en Irlande du Nord, lors de leur première conversation téléphonique, a annoncé mardi Downing Street.

À la tête de la diplomatie britannique, Liz Truss avait introduit une loi revenant sur les dispositions douanières dans le cadre du statut post-Brexit de l’Irlande du Nord, au risque de lancer une guerre commerciale avec Bruxelles.

Mme Truss, qui succède à Boris Johnson, a dit à M. Biden qu’elle se réjouissait aussi de « travailler en étroite collaboration » avec Washington « pour relever des défis communs », a déclaré une porte-parole de Downing Street.

Parmi ceux-ci figurent « les problèmes économiques extrêmes déclenchés par la guerre du président russe Poutine », a-t-elle ajouté selon un compte-rendu de leur conversation.

Dans un communiqué publié plus tard, la Maison-Blanche a déclaré que Joe Biden et Liz Truss avaient évoqué leur engagement à protéger l’accord de paix du Vendredi saint, qui avait mis fin à 30 ans de violence en Irlande du Nord, et « l’importance de parvenir à un accord négocié avec l’Union européenne sur le protocole nord-irlandais ».

Ils ont également parlé de l’importance de leur coopération face aux « défis posés par la Chine », et afin « d’empêcher l’Iran d’obtenir un jour l’arme nucléaire », selon la Maison-Blanche. « Les dirigeants ont souligné le lien spécial qui unit nos pays et ont exprimé leur volonté de le renforcer encore », a précisé l’exécutif américain.

Cet entretien intervient alors que les États-Unis s’inquiètent de l’attitude de Mme Truss qui, lors de son année passée au poste de ministre des Affaires étrangères, a vu des tensions post-Brexit apparaître en Irlande du Nord et altérer les liens du Royaume-Uni avec Bruxelles, Dublin et Washington.

M. Biden, qui a des racines irlandaises, a critiqué la politique de Brexit menée par la Grande-Bretagne sous la direction de Boris Johnson, avec lequel il a entretenu une relation considérée comme tiède.

M. Biden avait prévenu avant son élection en 2020 que si le Brexit altérait l’accord du Vendredi saint de 1998, il ne consentirait pas à un accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis.

Un accord commercial entre Londres et Washington est actuellement considéré comme une perspective lointaine.

Cependant, les liens de défense entre les deux alliés transatlantiques se sont renforcés ces dernières années, avec un nouveau partenariat impliquant l’Australie – appelé AUKUS – convenu l’année dernière.

Lors de leur entretien téléphonique de mardi, Mme Truss et M. Biden sont « convenus de renforcer ces liens, notamment en développant notre profonde alliance de défense par le biais de l’OTAN et de l’AUKUS ».

« Les dirigeants ont réaffirmé leur engagement à renforcer la liberté mondiale, à s’attaquer aux risques posés par les autocraties et à faire en sorte que Poutine échoue en Ukraine », a ajouté la porte-parole de Downing Street.