(Washington) Washington a accusé vendredi Moscou de ne pas respecter les droits de l’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny, principal détracteur de Vladimir Poutine, notamment en ne le laissant pas « communiquer librement avec son avocat ».

« Les États-Unis sont profondément préoccupés par le fait que le gouvernement russe interfère de façon arbitraire et grandissante avec les droits d’Alexeï Navalny », a déclaré le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, dans un communiqué.

« Les autorités pénitentiaires ont entravé la préparation de sa défense et sa capacité à communiquer librement avec son avocat », par exemple en surveillant leurs réunions ou en causant des retards dans leurs échanges de documents, a-t-il expliqué.

Il s’agit « d’une nouvelle preuve du harcèlement à motif politique » visant Alexeï Navalny, au même titre que « sa mise à l’isolement répétée pour de prétendues infractions mineures », a poursuivi Ned Price.

Cela met en lumière « la peur éprouvée par ceux qui disent la vérité » en Russie, a-t-il conclu, appelant une nouvelle fois à la libération immédiate de l’opposant.

Jeudi, Alexeï Navalny avait affirmé avoir été privé de conversations confidentielles avec ses avocats.

Par ailleurs, selon lui, chaque document échangé avec sa défense sera désormais soumis à une « vérification pendant trois jours » par l’administration pénitentiaire.

« En vérité, il ne reste plus rien, formellement, de mes droits à la défense, qui étaient déjà assez illusoires », avait regretté ce militant anti-corruption de 46 ans.

En mars dernier, Alexeï Navalny a été condamné à neuf ans de prison en régime « sévère » pour des accusations de détournement de fonds qu’il juge fictives.