(Nations unies) La première dame ukrainienne Olena Zelenska a plaidé mercredi à l’ONU dans un message vidéo pour la création d’un tribunal spécial pour qu’une « agression » telle que l’invasion russe de son pays « ne puisse pas se reproduire ».

« Je pense que vous serez tous d’accord que quels que soient le pays ou la nationalité, vous avez le droit de ne pas être tués dans vos propres maisons », a-t-elle déclaré dans ce message diffusé lors d’un évènement spécial sur les violations des droits de l’Homme en Ukraine un an après l’invasion russe.  

« Mais les Ukrainiens sont tués sous les yeux du monde entier depuis un an, dans leurs villes, villages, appartements, hôpitaux, théâtres », a-t-elle ajouté, défendant le droit à « l’autodéfense » de l’Ukraine.

« C’est pourquoi j’appelle les Nations unies à établir un tribunal spécial pour les crimes d’agression russes. Nous ne sommes pas les seuls à en avoir besoin, c’est pour tout le monde. Pour que ça ne puisse pas se reproduire ».

Les Ukrainiens poussent depuis des mois pour la création d’un tel tribunal qui serait chargé de juger les responsables de l’invasion de l’Ukraine. Ils avaient envisagé présenter une résolution en ce sens pour l’anniversaire de l’invasion, mais l’initiative a été repoussée, selon des diplomates. La résolution examinée à partir de mercredi par l’Assemblée générale appelle principalement à une « paix juste », dans l’espoir de recueillir le maximum de soutien.  

La Cour pénale internationale, qui a lancé des enquêtes pour crimes de guerre et contre l’humanité en Ukraine, n’a pas le pouvoir de juger des crimes d’agression contre la Russie qui n’est pas signataire du Statut de Rome, texte fondateur de la CPI.  

« La Russie a commis toutes sortes de crimes contre le peuple ukrainien », a dénoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, fustigeant en particulier les « déportations d’enfants ukrainiens en Russie ».

Mais « la responsabilité pour les crimes internationaux commis en Ukraine doit être exhaustive, il ne doit pas y avoir de faille. Les dirigeants politiques et militaires russes doivent aussi être jugés », a-t-il insisté.

Dans ce contexte, l’Union européenne a récemment annoncé la création d’un Centre international dédié à la poursuite des crimes d’agression en Ukraine, soutenu par l’Ukraine et basé à La Haye.

Ce centre « collectera des preuves qui pourront être utilisées un jour pour juger les dirigeants russes », a précisé le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra mercredi lors de cet évènement au siège des Nations unies.

« Oui, nous voulons la paix, mais la seule façon d’obtenir la paix est de ne pas tolérer cette agression », a-t-il ajouté.