(Helsinki) Deux semaines après sa victoire aux élections législatives en Finlande, le leader du centre droit Petteri Orpo a été officiellement chargé vendredi de former une majorité et un gouvernement dont il doit devenir premier ministre.

Les partis pouvant entrer dans l’alliance gouvernementale devraient pouvoir être annoncés autour du 1er mai, a expliqué le chef du parti de la Coalition nationale lors d’une conférence de presse.

M. Orpo, qui a battu la sortante sociale-démocrate Sanna Marin le 2 avril, a été « choisi à l’unanimité pour diriger les négociations », a annoncé le président du groupe parlementaire de la formation de droite, Kai Mykkänen.

Le chef du centre droit, qui doit devenir premier ministre à 53 ans après sept ans à la tête de son parti, n’a pas donné d’indication sur le bord avec lequel il souhaitait s’allier.

Deux hypothèses principales se présentent à lui : soit former une majorité vers le centre gauche avec les sociaux-démocrates, soit s’allier avec l’extrême droite du parti des Finlandais.

« Après les élections j’ai été en contact avec les partis de façon à peu près égale. Je ne me suis pas précipité non plus », a expliqué M. Orpo aux journalistes.

Une série de 24 questions a été adressée aux différents partis du Parlement avec une réponse demandée avant mardi midi, a-t-il expliqué.

Les sociaux-démocrates « n’ont pas de problème à répondre à ces questions », a souligné Mme Marin, tandis que la cheffe du parti des Finlandais a qualifié le questionnaire de « très varié ».

Dette

Des négociations bilatérales auront ensuite lieu les 24 et 25 avril, selon M. Orpo.

La droite finlandais a déjà gouverné tant avec la gauche que les nationalistes par le passé, même si le parti des Finlandais a durci sa ligne anti-immigration ces dernières années.

« Nous devrions alors avoir une idée de sur quelle base commencer les véritables négociations gouvernementales », a souligné M. Orpo.

Ce dernier avait fait campagne sur les finances publiques et l’économie pour déboulonner Sanna Marin, 37 ans, populaire, mais clivante.

Cette dernière a annoncé la semaine dernière qu’elle comptait se mettre en retrait de la vie politique et redevenir simple députée en quittant la tête des sociaux-démocrates en septembre.

Mme Marin, qui assure l’intérim avant l’entrée en fonctions prévue de M. Orpo, a également balayé les spéculations sur un poste international ou européen.

PHOTO JONATHAN NACKSTRAND, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Sanna Marin

Lors du scrutin très serré du 2 avril, la Coalition nationale était arrivée en tête avec 48 sièges et 20,8 % des voix, devant le parti des Finlandais (46 sièges et 20,1 %) et les sociaux-démocrates (43 sièges et 19,9 %).

Le poste de premier ministre revient traditionnellement au parti arrivé en tête du scrutin.

Durant sa campagne, M. Orpo a notamment critiqué Mme Marin sur la hausse de la dette publique pendant son mandat et proposé un plan d’économies de six milliards d’euros.  

Malgré cette hausse, la Finlande reste bien moins endettée que nombre d’autres pays européens, avec l’équivalent de 73 % de son PIB, et fait officieusement partie du club des « frugaux » européens, champions du sérieux budgétaire.